Comme si tout allait bien dans la Kabylie meurtrie, lacérée et exsangue avec près de neuf mois de protesta, ce club, l'un des fleurons du football national et fierté de l'Algérie, a été ciblé jeudi dernier. Faut-il dire que désormais dans cette région du pays, tout ce qui est debout doit être abattu? La question paraît presque superflue, voire indécente au vu des dernières «scènes» qui en ont suffoqué plus d'un. Il ne restait aux rêves juvéniles que ce lumignon qui brillait dans... le désert, et les nervis ont voulu le casser. Hélas, la réalité brutale, dure, amère est là! Le prestigieux club kabyle est devenu, ou plutôt on a voulu s'en servir, comme un hochet politique et ce, à son corps défendant et au grand dam de ses dizaines de milliers de supporters. Il est vrai aussi que la JSK a un tel renom et une telle aura que les forces politiques ne peuvent pas ne pas être attirées par un tel tremplin. Autant dire que «celui qui tient la JSK, tient, en fait, la Kabylie». C'est cette «issue» que les divers dirigeants de ce club ont toujours refusée, voulant cantonner le club dans les seules limites qui sont les siennes: le sport. Approché par un peu tout le monde, courtisé par tous, le club a su, comme Ulysse devant les sirènes, se boucher les oreilles. C'est aussi cela qu'on a, en somme, voulu faire payer à la JSK. Comme tout être humain, ou plutôt tout comme ceux qui réussissent, le président, Moh-Chérif Hannachi a avalé des couleuvres, vu des vertes et des pas mûres, mais en gestionnaire avisé, il a toujours su éviter le pire et sauvé le club des remous, et Dieu sait comme ils furent nombreux! Des hommes d'affaires, des cercles partisans ont, maintes fois, essayéd'«amadouer» le patron du club, mais sans succès. On est même «passé» à la vitesse supérieure, avec le dernier acte de sabotage commis par certains, au nom du mouvement citoyen, sur les bureaux du club. Un acte flétri par tous et qui finalement s'était retourné contre les sous-commanditaires. Mais tel un «fruit défendu», la JSK attire toujours des convoitises. Aussi, changeant leur fusil d'épaule, les «politiques», après avoir tenté de mouiller le mouvement, ont fait appel aux jeunes supporters, aussi chauvins que maladroits. Ces derniers ont transformé le stade du 1er-Novembre en arène. Les «manipulateurs» comptant, eux, les projectiles et espérant que la situation bascule dans l'irréparable. Comme si le but, le seul, était de faire en sorte que la région ne connaisse surtout pas le calme. C'est que les élections n'arrangent pas tout le monde! Certes, le mouvement citoyen s'est exprimé sur les rendez-vous électoraux, mais la dernière «gaffe», la falsification de la lettre adressée à M.Kofi Annan, découverte par la population et à l'origine de «profonds remous» au sein de ce mouvement, laisse à certains partisans «peu d'espoirs» de «profiter» de cette «proximité» «préfabriquée» avec les ârchs. Aussi, comme on dit, deux précautions valent mieux qu'une. Et quitte à «liquider» le prestigieux club sportif, on passe à l'action. Les apprentis sorciers, faisant passer leurs calculs bassement politiciens et souvent même personnels avant toute autre considération, les pseudogourous de la Kabylie, qui ne sont en fait que les relais de, «particules» politiques, ont chevauché l'alibi: Mouassa pour déstabiliser, à travers la JSK, toute une région. Se refaire une virginité politique dans les terrains sportifs, c'est du jamais vu. Mais une chose est certaine, c'est qu'encore une fois, on s'est trompé! Cette fois-ci, l'on ne s'est pas seulement «trompé de société» ou encore «de côté politique», mais bien plus : on s'est tout bonnement trompé d'adversaire. Abattre la JSK, est-ce rentable? Et d'abord est-ce faisable et est-ce possible? Il faut bien convenir que NON ! Il ne suffit pas de faire «bouger» des jeunes par l'intermédiaire de quelques «nervis» tapis dans le mouvement citoyen pour changer la donne politique. Loin de là. D'autres forces politiques existent, et celles-là n'ont pas encore dit leur dernier mot. Au-delà de la personne de Moh-Chérif Hannachi, qui comme tout homme peut être critiqué dans telle ou telle démarche, il reste que la JSK a plus besoin de protection que de ces tentatives de déstabilisation. Les supporters de ce club, les véritables amoureux de la balle ronde, savent certainement faire la part des choses! L'essentiel étant de cantonner la politique dans son seul carré!