D'une capacité de 125 millions de m3, le barrage Kef Eddir desservira les wilayas de Tipaza, Chlef et Aïn Defla. La stratégie en termes de ressources en eau à Tipaza s'appuie sur trois axes principaux. Il s'agit, tout d'abord, de renforcer la mobilisation des ressources hydriques afin d'améliorer l'alimentation en eau potable, notamment pour les besoins touristiques et venir au secours de l'agriculture à travers l'irrigation d'un important périmètre agricole allant jusqu'à la Mitidja ouest et Chlef. C'est, en fait, ce qu'a laissé entendre Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau, à l'issue de sa visite effectuée, mercredi, dans la wilaya de Tipaza. Le plus important objectif escompté à court terme consiste à assurer une alimentation quotidienne en eau potable pour les habitants de Tipaza. Chose qui va intervenir, en principe, fin juin ou début juillet prochain. A long terme, le grand barrage de Kef Eddir devra servir de régulateur, tout en venant en appoint en termes d'alimentation d'un bon nombre d'autres wilayas à l'instar de Chlef et Aïn Defla. Cette infrastructure hydraulique s'inscrit, à en croire Abdelmalek Sellal, parmi d'autres tendant à sécuriser la région centre en matière d'alimentation en eau potable. Ce barrage, d'une capacité de 125 millions de m3, desservira 8 agglomérations des trois wilayas sus-citées. Le marché a été attribué au groupement italien Pizzarotti Todini, pour 10 milliards de dinars. Quant au barrage déjà existant, appelé Boukourdane, il stocke présentement 48 millions de m3 pour une capacité théorique de 90 millions de m3, ce qui donne un taux de remplissage de 45%. Le département des ressources en eau compte également venir au secours de l'agriculture notamment au projet d'aménagement hydro-agricole du périmètre du Sahel-ouest d'une superficie de 2888 ha. En outre, 254 exploitations agricoles (EAC, EAI et privées) seront concernées par ce projet. Les vieux slogans du ministre ont refait surface également, entre autres, la gestion et le respect des délais. Car, à entendre le ministre, rien ne se fera sans une prise en charge effective du volet lié à la gestion des infrastructures et ressources hydriques. Désormais, les stations d'épuration bénéficieront d'une gestion autonome par l'Office national d'assainissement (ONA). Interrogé par L'Expression, peu avant la fin de son escale, Abdelmalek Sellal annonça le démarrage officiel du projet Suez portant gestion déléguée de l'eau dans l'Algérois. Le même modèle de gestion sera appliqué aux autres métropoles, à commencer par Oran, Constantine et Annaba. Le ministre des Ressources en eau a déjà annoncé qu'une quinzaine d'entreprises sont d'ores et déjà préqualifiées pour le projet de la gestion déléguée de l'eau au niveau de ces trois grandes villes.