Idir est parti rejoindre Matoub Lounès, Chérif Kheddam, Youcef Abdjaoui, Djamel Allam, Lounès Kheloui, Mouloud Mammeri, Tahar Djaout, Mohamed Dib, Mouloud Feraoun et tant d'autres... Un monde merveilleux, non? Alors arrêtons de pleurer et chantons «A vava inouva»! Comme il fallait s'y attendre, une avalanche de réactions s'est abattue hier et avant-hier pour rendre hommage au grand homme et artiste qu'était Idir. Des quatre coins du monde et des quatre coins du pays, les réactions n'ont pas cessé de pleuvoir pour dire combien Idir manquera à tout le monde et combien son nom restera gravé éternellement et inscrit en lettres d'or dans le ciel de l'humanité et dans le monde artistique. L'avalanche de réactions est parvenue des hommes d'Etat, des hommes politiques, des grands artistes d'ici et d'ailleurs... Impossible de publier tous les messages dédiés à Idir, même pas un dixième de ces derniers tant ils sont infinis. Salah Goudjil, président du Sénat : «Une icône de l'art algérien authentique» Salah Goudjil, président du Conseil de la nation, par intérim, a adressé ses condoléances à la famille de l'artiste Hamid Cheriet, connu sous le nom artistique d'Idir, et à la famille artistique. Le président du Sénat a qualifié le défunt d'«icône de l'art algérien authentique», indique un communiqué du Conseil de la Nation. «Nous avons appris, ainsi que la famille artistique algérienne, avec beaucoup d'affliction la nouvelle de la disparition de feu Hamid Cheriet, connu sous le nom artistique d'Idir, auteur de la chanson «Avava Inouva», note le communiqué. «En cette douloureuse circonstance, je tiens à vous adresser, en mon nom personnel et au nom de tous les membres du Conseil de la nation, les condoléances les plus attristées, priant Dieu Le Tout-Puissant d'entourer le défunt de Sa Sainte Miséricorde, de l'accueillir en Son Vaste Paradis et de prêter patience et réconfort à sa famille.» Le Premier ministre Abdelaziz Djerad : «L'Algérie a perdu une grande star» Le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a adressé un message de condoléances à la famille de l'artiste Idir, à travers lequel il a exprimé son «affliction éprouvée suite à la tragique disparition du défunt» qu'il a qualifiée de «grande perte pour l'Algérie». Avec la disparition de cette légende, «l'Algérie aura perdu une de ses grandes stars que le peuple algérien gardera en mémoire et continuera à vanter les qualités artistiques originales qui ont bercé les fans de cette icône tout le long de son parcours riche de palmarès», a précisé Abdelaziz Djerad. Ammar Belhimer, ministre de la communication, porte-parole du gouvernement : «Tlam yugh tamurt assmi id-ewwedh lmut» Le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Ammar Belhimer, a adressé ses condoléances à la famille de cette icône de la chanson algérienne où il dit en évoquant cette disparition: «Tlam yugh tamurt, assmi i d-ewwedh lmut.» L'obscurité a envahi le pays quand la mort est arrivée.» Le chanteur Takfarinas : «Je suis attristé et bouleversé» Takfarinas, vedette de la chanson moderne, s'est dit attristé et bouleversé par le décès d'Idir «qui a ouvert, par son premier album, des portes fermées des siècles avant.» Agraw, Malika Domrane et Zedek... : «Nous avons perdu un monument» Pour le chanteur Boudjemaâ Agraw, la chanson kabyle a perdu en la personne d'Idir un de ses ambassadeurs. Avis partagé par Malika Domrane, vedette de la chanson kabyle féminine, qui regrette la perte d'un «ambassadeur de la chanson moderne. Zedek Mouloud, chanteur et compositeur, estime que la musique kabyle a perdu un de ses monuments avec la disparition d'Idir, décrit comme «un poète, homme de paix et une voix qui force le respect». Le chanteur sentimental Brahim Tayeb, estime qu'avec le décès d'Idir, le monde artistique vient de perdre une de ses icônes d'expression kabyle. Message de condoléances de Karim Younès Idir, Hamid Chériet, chantre de la beauté, de la bonté et de l'authenticité s'en est allé. Une partie de nous-mêmes s'en est allée avec lui. Nous sommes tous en deuil de lui car ayant été assidûment bercés par la richesse harmonique de ses mélodies, récipiendaire de sa bonté et reconnaissants pour son inégalable contribution à faire prévaloir la seule vérité vraie, celle qui révèle l'entière richesse de notre histoire. Histoire dont nous devons tous être fiers et qui va de l'Antiquité à nos jours. Pas celle amputée des pages glorieuses écrites par Massinissa, Jugurtha, Dihya et autres Takfarinas, Firmin, saint Augustin, Apulée de Madaure. Et j'en passe. Idir était également le chantre de la liberté, de la démocratie et du progrès. Fait plus marquant encore, il était amoureux fou de l'Algérie qu'il a fait connaître au monde entier grâce à son génie créateur et à son inlassable labeur. Il avait au coeur cette Algérie riche de sa pluralité culturelle, de son unité au combat pour l'émancipation comme il était opposé à toutes formes d'oppression et de négation de la profondeur historique de notre pays. Adieu Hamid, adieu l'artiste. Que Dieu t'accueille en Son Vaste Paradis. Le président français Emmanuel Macron : «Une voix unique s'est éteinte» Le président français, Emmanuel Macron, a rendu hommage, dimanche 3 avril à l'artiste algérien Idir, décédé samedi. Dans un message publié sur tweetter, Macron n'a pas caché son émotion suite à la mort du chanteur kabyle. «Une voix unique s'est éteinte. Idir chantait ses racines kabyles avec la mélancolie d'un exilé et la fraternité des peuples avec les espoirs d'un humaniste. La poésie de ses chansons continuera longtemps de résonner d'une rive à l'autre de la Méditerranée», a écrit le président français. L'Unesco et d'autres personnalités françaises : «Un homme de culture et de dialogue» Sur Tweetter, l'Unesco réagissait également en annonçant la disparition de l'artiste. Saluant la mémoire du chanteur. Dans un Tweet, le Français Patrick Bruel, qui avait chanté en duo avec Idir, a salué une «grande voix» et le président de l'association française «SOS Racisme», Dominique Sopo a exprimé, de son côté, sa tristesse d'apprendre le décès de ce «monument de la chanson (...) homme de culture et de dialogue» que fut Idir. Najat Vallaud Belkacem écrit: «saches que tu viens de chacune de nos maisons et qu'en chacune tu laisses des inconsolables», s'est émue à son tour l'ancienne ministre française dans une réaction sur les réseaux sociaux.