La tutelle a décidé d'accorder à ces écoles un délai supplémentaire exceptionnel allant jusqu'à fin juin 2006 pour se conformer à la loi. Alors que l'Intersyndicale de l'éducation hausse le ton, les parents d'élèves des écoles privées refusent de réinscrire leurs enfants à l'école publique et menacent de saisir l'Unicef, le ministre de l'Education nationale a pris la décision d'ajourner la fermeture des établissements privés. L'annonce a été faite hier dans un communiqué adressé à notre rédaction et dans lequel le ministère affirme son attachement à l'intérêt des élèves. «Le ministère de l'Education nationale, conscient, plus que tout autre, de la préservation de l'intérêt des élèves, a décidé d'accorder à ces écoles privées illégales un délai supplémentaire exceptionnel allant jusqu'à fin juin 2006 pour se conformer à la loi», lit-on dans le communiqué de l'Education nationale. De ce fait, ces établissements sont donc «autorisés à rouvrir leurs portes et reprendre leurs enseignements jusqu'à la fin de l'année scolaire en cours». Il est utile de rappeler que la décision portant fermeture des écoles privés est tombée au mauvais moment pour la famille des enseignants et des élèves. Les parents ont même menacé de saisir l'Unicef. Sur un autre front, la menace des syndicats autonomes pointe toujours à l'horizon et ils risquent, à les entendre, de radicaliser leur mouvement. A ce bouillonnement vient s'ajouter l'affaire des écoles privées, une question réglée au moment opportun, mais après avoir fait énormément de vagues sur une surface déjà«suffisamment agitée». Dans le communiqué du ministère, l'appel aux responsables de ces établissements privés est réitéré pour déposer «au plus tôt leur demande d'agrément auprès des directions de l'éducation de leur wilaya afin de pouvoir exercer en toute légalité dès la rentrée scolaire prochaine». Les parents d'élèves qui semblent décidés à ne pas céder, mettent en avant, en guise d'explications, l'inadéquation des contenus et des méthodes des programmes enseignés au niveau des deux systèmes privé et public. Chose qui veut dire, à les en croire, que la solution proposée de transférer les élèves d'un système d'enseignement vers un autre «sans préalablement effectuer une étude sérieuse d'impact, est vouée à l'échec. Et ne pourrait de ce fait pas se faire dans des conditions normales». Dans cet autre appel adressé aux parents d'élèves, l'éducation nationale qui fait l'objet de critiques virulentes de part et d'autre, appelle les parents d'élèves concernés à prévoir l'inscription de leurs enfants, pour la rentrée scolaire prochaine, dans des établissements «dûment agréés». Les deux parties antagonistes, à savoir les responsables des écoles privées et le ministère se retrouveront aujourd'hui autour d'une table de négociations afin de mettre les choses au clair. Il sera question sans le moindre doute de rappeler les dispositions du cahier des charges imposé à ces écoles. Pour rappel, une ordonnance, endossée au niveau d'un conseil des ministres, stipule que ces établissements sont astreints à dispenser leurs cours en langue arabe, à enseigner le programme algérien et auront le droit d'enseigner des matières fonctionnelles après accord du ministère.