Hier, amorce de la première phase du déconfinement progressif à Annaba. La réouverture des commerces a été bien saluée. Au centre-ville les magasins qui avaient gardé porte close pendant le confinement ont, entre précautions et inquiétudes sanitaires, tout de même réouvert. Les commerces d'effets vestimentaires, de chaussures, d'électroménager, d'ustensiles de cuisine, artisans et salons de coiffure ont levé, pour les uns les rideaux de leurs magasins. D'autres ont préféré n'ouvrir qu'à moitié, le rideau comme ceux du Cours de la révolution. Avec ce déconfinement vivement attendu, Annaba qui a repris son droit à l'activité commerciale, semble vivre encore dans la crainte de la pandémie. Si la journée d'hier a été marquée par le retour aux affaires, pour un grand nombre de commerçants, l'affluence des clients, elle, reste timide. Néanmoins, l'on remarque un léger mouvement dans les rues de Annaba. Les trottoirs sont par endroits bondés et les badauds se promènent, notamment sur les artères commerçantes. à la rue Gambetta, Emir Abdelkader ou encore La Colonne, quelques files d'attente s'allongaient devant les magasins de cosmétiques et de prêt-à-porter, entre autres. Certains clients étaient même là avant que les grilles ne s'ouvrent. «C'est plus pour aller dans les boutiques où on avait l'habitude d'aller...», explique cette cliente, devant un magasin de lingerie. Un confinement très long également pour cette coiffeuse, qui n'a pas travaillé depuis trois mois «Cela fait du bien de revoir du monde, cela m'avait manqué», explique-t-elle. Les commerces, pour leur part, multiplient les mesures de protection. Certains désinfectent les sièges au salon, d'autres nettoient leurs caisses et comptoirs. Ils font preuve de responsabilité et appliquent les consignes dictées par les pouvoirs publics. Chaque commerçant fait respecter les gestes barrières, le port du masque obligatoire, la distanciation physique. C'est un moment «stressant» pour Ribouh, commerçant d'électroménager. La reprise se déroule bien. «Ce premier jour de déconfinement est gérable, pour l'instant», dit-il. Idem pour ce vendeur de prêt-à-porter. Ce déconfinement ne pouvait pas mieux tomber. Son chiffre d'affaires à baissé de plus de 50%. Il mise sur l'Aïd el Adha pour récupérer le manque à gagner. Il a tout mis en place pour assurer les mesures de protection, désinfectant à l'entrée, gel sur le comptoir... Pour lui, ces gestes sanitaires sont vitaux. Toutefois, tout un chacun s'accorde à dire que «la prudence doit être de rigueur. Si les mesures de protection ne sont pas respectées, la pandémie pourrait durer plus longtemps». Un point de vue sans divergence entre commerçants et clients. Car au terme des propos des uns et des autres, la connotation de l'appréhension et de l'inquiétude se fait sentir.