Le processus de révision de la Constitution aborde, ces derniers jours, une phase cruciale où les interventions des différents responsables se font de plus en plus précises et détaillées, et où le débat s'approfondit au-delà des grandes lignes. Un exercice que le chargé de mission à la présidence, Mohamed Laâgab, au même titre que le rapporteur du Comité d'experts, l'Arav et le ministre de la Communication ont appelé à un débat inclusif et large. Dans ce sens, le président de l'Autorité nationale indépendante des élections l'Anie, Mohamed Charfi a déclaré à l'occasion de l'ouverture des journées d'étude consacrées au débat de l'avant-projet d'amendement constitutionnel, que «Les contributions de son instance, concernant l'avant-projet d'amendement constitutionnel, donneront lieu à des propositions pratiques, à même d'apporter un plus à l'élaboration d'une Constitution harmonieuse, à la hauteur de la démarche et des objectifs fixés par le président de la République dans son programme et en conformité avec le programme d'action du gouvernement, de manière à préserver les acquis du Hirak du 22 février 2019 et l'authenticité des voix des Algériens exprimées par les résultats de la présidentielle du 12 décembre 2019». Il faut dire qu'à travers la notoriété qu'elle a acquise durant la campagne électorale, et le rôle qu'elle a joué pour la réussite de l'élection présidentielle, dans la plus grande transparence, il est légitime et logique, aux yeux des observateurs, que l'Anie doive avoir le statut d'une institution souveraine et au centre des processus politiques et électoraux. Ils considèrent qu' elle a été le trait d'union entre le peuple et les autorités, dans une période très difficile, et que par conséquent son action devrait être permanente. à cet effet, Charfi a appelé à en tenir compte lors des rencontres scientifiques, en accordant un intérêt particulier et une approche scientifique exhaustive à une série d'articles que lui réserve l'avant-projet de révision de la Constitution consacrant sa naissance en tant que pierre angulaire de l'édifice démocratique électoral, à même de préserver l'autorité, la crédibilité et la transparence de l'Etat, ainsi que la sécurité de sa démocratie. Par ailleurs, abordant le souci d'éclaircir la position de l'Anie, au sein de la Constitution, Charfi a estimé qu'«il faudrait savoir encore si les prescriptions de cette mouture comportent des garanties portant sur la consolidation des prérogatives de l'Autorité et l'instauration de son indépendance par rapport aux pouvoirs exécutif et judiciaire, et si elle jouit effectivement d'un caractère constitutionnel profond ou elle a été constitutionnalisée simplement parce qu'elle s'inscrit dans l'ordre des prescriptions constitutionnelles». Des précisions de taille, qui apporteront un aperçu plus précis sur les prérogatives de l'Anie, et quel poids aura-t-elle, sur la scène et le jeu politique. Une position qui se profile des plus importantes, du fait que selon les événements qui s'annoncent suite à la révision de la Constitution et de la loi électorale, l'Anie pourrait se trouver au milieu d'une édification compliquée de la nouvelle scène politique et sera appelée à orchestrer les actions et les démarches politiques, dans le but de préserver la transparence et la crédibilité qui caractérise son travail. D'autres éclaircissements ont été évoqués par Charfi et s'articulent autour de l'indépendance de l'Anie et de son budget, considérant qu'«outre les missions confiées à son président en matière de maintien de l'ordre public en période électorale, sachant que cette tâche est du ressort du pouvoir exécutif. Cette exception en elle-même nécessite des éclaircissements, ainsi que les missions de l'Anie en matière de contrôle du financement des campagnes électorales et la possibilité de lui permettre de mettre en place une structure spécialisée dans ce type d'enquêtes. En tant qu'experts, nous accomplissons un travail complémentaire à celui du Comité d'experts chargé de formuler des propositions pour la révision constitutionnelle, tels les syndicats, les partis, etc., dans un esprit de complémentarité à même de servir notre pays».