Tout porte à croire que les travailleurs et les responsables de l'ADE (Algérienne des eaux) de la wilaya de Tizi Ouzou auront du pain sur la planche durant les prochaines semaines. En effet, alors que l'été n'a pas encore commencé, les pénuries en eau potable sont d'ores et déjà signalées çà et là dans plusieurs villages de la wilaya de Tizi Ouzou. La très faible pluviométrie de l'hiver dernier présageait cette situation de manque d'eau qui risque encore de s'aggraver durant les mois de juillet et août. Malgré les efforts déployés, sans cesse, par les responsables et les travailleurs de l'ADE, qui continuent de travailler parfois même en dehors des heures de bureau et en pleine pandémie de Covid-19, les choses risquent encore de se compliquer dans d'autres villages épargnés jusque-là par cet épineux problème, surtout avec le contexte de la crise sanitaire engendrée par la pandémie du coronavirus qui a vu la consommation journalière en eau augmenter entre 10 et 15% dans les quatre coins de la wilaya. Parmi les localités touchées déjà par le problème de la pénurie d'eau, on peut citer la daïra de Bouzeguène, à 67 kilomètres à l'ouest du chef-lieu de wilaya. Le problème du manque d'eau a commencé dans des villages de Bouzeguène depuis la fin du mois de mai dernier pour s'aggraver pendant la première décade de juin. Pour se procureur l'eau nécessaire à la consommation quotidienne, les citoyens ont désormais recours aux fontaines publiques comme au bon vieux temps avec tous les risques que les regroupements des hommes et des femmes peuvent constituer en ces temps de coronavirus. Il est fréquent, ces derniers jours, de croiser un groupe de femmes, munies de jerricans prendre le chemin des fontaines en quête du précieux indispensable liquide. Les robinets des maisons étant à sec, les citoyens n'ont pas d'autres choix. Le problème de la pénurie d'eau persiste à Bouzeguène malgré l'intervention de l'Etat, à son plus haut niveau, qui a financé un important projet de transfert d'eau à partir du barrage de Tichy-Haf dans la wilaya limitrophe de Béjaïa. Mais les travaux de réalisation de ce projet traînent en longueur à l'instar de pas mal de projets en cours de réalisation dans la même wilaya. La concrétisation de ce projet a connu plus de deux années de retard. En 2018, l'ancien ministre des Ressources en eau avait accordé un délai de 8 mois pour raccorder Bouzeguène au barrage de Tichy-Haf, mais... Pourtant, l'Etat a pompé pas moins de 230 milliards de centimes pour sa réalisation. Et la pandémie de coronavirus n'a fait que faire empirer les choses puisque depuis le mois de mars dernier, le chantier de ce projet est à l'arrêt. Le problème des pénuries en eau potable se pose aussi avec acuité dans plusieurs autres localités de la même wilaya. C'est, notamment le cas dans plusieurs villages de la commune de Tirmitine, une région qui ne connaissait pourtant pas ce genre de problèmes dans le passé. «Depuis plus d'une semaine, nos robinets sont à sec», déplore un père de famille résidant au village Izerroudène, dans la commune de Tirmitine. Idem dans certains villages de la commune de Boudjima à l'instar d'Agouni Oufekous où l'eau ne s'invite que rarement dans les robinets. Dans de nombreuses autres communes, des citoyens ont même organisé des actions de protestation, ces derniers temps, pour déplorer le manque d'eau potable. C'est le cas de certains villages des communes d'Azeffoun, Aghribs, Maâtkas, Souk El Thenine, etc. Mais, c'est dans la commune d'Ait Yahia Moussa, dans la daïra de Draâ El Mizan, que les citoyens endurent le plus le calvaire du manque d'eau car dans certains villages, elle n'a pas coulé des robinets depuis plus d'un mois poussant les citoyens à réagir en procédant, il y a quelques jours, à la fermeture du siège de leur Assemblée populaire communale (APC). Parfois, l'Algérienne des eaux de Tizi Ouzou est obligée de couper l'eau dans certaines communes pour venir à bout d'importantes pannes. C'est le cas cette semaine où d'importants travaux de réparation de fuites d'eau ont eu lieu au niveau de la conduite inter-forage de Tassadort. Compte tenu de l'ampleur des travaux menés sur place, l'alimentation en eau potable a été interrompue dans plusieurs communes comme Ath Z'menzer, Ath Douala, Maâtkas et le pôle d'excellence de Oued Falli près de la ville de Tizi Ouzou)