Le sempiternel problème de pénurie d'eau refait surface dans la wilaya de Tizi Ouzou. C'est le cas à Ath Aissi Ouziane où les villageois ont fermé, lundi, les sièges de l'APC et de la daïra de Maâtkas en protestation contre le manque d'eau potable. «Nous endurons le calvaire. Les trois fontaines de notre village ne suffisent plus. Cela nous contraint d'acheter de l'eau de citerne», dira un habitant. A Tizi Rached, une action similaire et pour les mêmes problèmes a été menée par les habitants du village Tala Amara, qui ont paralysé le même jour les sièges de l'APC, de la daïra et l'antenne de l'ADE. «Nous n'avons pas d'eau depuis 22 jours. On nous assure une alimentation de 6 heures par mois alors que d'autres villages en sont desservis jour et nuit», a indiqué un membre du comité de village. Les services de l'ADE de Tizi Ouzou expliquent cette situation par la perturbation dans l'alimentation en énergie électrique, sans laquelle les équipements de pompage ne peuvent fonctionner, en plus de la vétusté des réseaux AEP. A Maâtkas, les villageois de Tizi Tzouggart ont recouru mercredi aux mêmes procédés en fermant la mairie pour réclamer de l'eau. «Nos robinets sont à sec depuis 45 jours. Sans eau par cette canicule sévissant en plein ramadan, c'est l'enfer !». Les représentants des villageois ont été reçus ensuite par le maire et le responsable de l'antenne ADE pour trouver une solution. A Tirmitine, ce sont les habitants de 4 villages (Menasra, Iberkanen, Aït Issad et Zanouta), qui ont paralysé le siège de l'APC pour faire entendre leur voix devant leur désarroi en ce mois de ramadan et de canicule face à l'absence d'eau, persistante depuis 15 jours. «Je vous assure que depuis deux semaines, pas une goutte d'eau n'a coulé dans nos robinets…», affirme un villageois de Berkana. «Que serions-nous devenus en pareille période s'il n'y avait pas de solidarité avec des voisins possédant des véhicules et qui daignent nous offrir quelques jerricans qu'ils réussissent à se procurer ?», se demande un autre père de famille. Après cette action, les représentants de ces villages furent reçus à l'ADE de Tizi Ouzou, accompagné du maire de Tirmitine. Ils ont eu la promesse que l'on viendrait à bout du problème dans les heures à venir. «Le plus révoltant, c'est lorsque je vois des gens, notamment des commerçants – et c'est le cas dans tous les centres urbains de la wilaya – arroser à grande eau la chaussée et les trottoirs du devant de leurs magasins pour balayer et se rafraîchir, alors que nous sommes privés de la moindre gorgée dans nos villages», déplore encore un des protestataires.