La situation qui caractérise la commune de Bouzeguène en matière d'alimentation en eau potable semble s'étaler dans la continuité, et le bout du tunnel paraît bien loin pour ses habitants. Alors que le printemps n'est pas encore achevé, la population commence déjà à ressentir les prémices d'un été semblable à celui vécu en 2017, quand l'eau ne coulait dans les robinets qu'une seule fois tous les 30 jours. Depuis quelques jours déjà, les habitants se sont rabattus sur les fontaines publiques qui ont vite fait de retrouver une animation inhabituelle. Malgré le confinement, des cohortes de femmes, munies de leurs jerricans, affluent vers ces points d'eau. La tension sur l'eau potable se fait ainsi désormais sentir, alors que le projet de transfert des eaux du barrage Tichy-Haf, dans la wilaya de Béjaïa, qui est censé mettre fin au calvaire des habitants de Bouzeguène, continue de traîner en longueur. Durant le début de l'année 2018, l'ancien ministre des Ressources en eau avait promis à la coordination des comités de village que le projet allait être mis en service au plus tard à la fin de la même année 2018. Un délai de 8 mois a été accordé à l'entreprise en charge de sa réalisation. Malheureusement, ce projet, auquel une enveloppe de 230 milliards de centimes a été dégagée, est à l'arrêt depuis le mois de mars pour cause de pandémie de coronavirus. Une complication de trop pour ce projet qui, à maintes reprises, a buté sur des oppositions de quelques habitants de la commune d'Ighzer Amokrane, qui réclamaient, en précisant bien, des chèques pour autoriser la traversée de leurs terres par la conduite d'eau potable. Pour ce cas précis, le responsable de l'ADE de Bouzeguène, Rachid Tebbiche, que nous avons contacté, nous a affirmé que les oppositions en question ont été levées dernièrement suite à la médiation menée par le directeur des ressources en eau et le représentant de l'administration de la wilaya de Tizi Ouzou. D'autres oppositions ont été également réglées grâce aux négociations menées par une délégation de la coordination des comités de village de Bouzeguène. Cependant, les ennuis ne s'arrêtent pas là. Les entreprises de réalisation n'ont pas tardé à soulever un problème de manque de financement, engendrant des ruptures dans le payement des ouvriers des chantiers. Un autre projet tout aussi stratégique, à savoir celui de la réhabilitation de la chaîne d'Aderdar, fait, lui aussi, l'objet de blocage. Ce projet de 20 milliards de centimes devait permettre la réalisation d'une déviation de conduite via le chemin communal, mais le chantier a été bloqué par des habitants dans la commune d'Ath Zikki. KAMEL NATH OUKACI