L'Algérie entame sa deuxième phase de déconfinement. Une décision prise après moult réflexions et consultations des chercheurs et scientifiques qui composent son autorité sanitaire sur l'évolution de la situation épidémiologique liée au coronavirus. Cette dernière a bien évidemment pris en compte les indicateurs de l'évolution de la pandémie dans le pays avant de se prononcer. Il s'agit, entre autres, de l'évolution du nombre d'hospitalisations, nombre de nouvelles admissions en réanimation ou encore le nombre de guérisons. La décision de l'amorce du déconfinement a donc été motivée par les résultats favorables enregistrés au niveau des indicateurs, notamment deux: la stabilisation du nombre de nouveaux cas décompté à 15 jours d'intervalle et le taux de reproduction ou Ro (qui atteste de la transmission et de la circulation du virus) qui est inférieur ou égal à 1. Cela apparaît clairement dans les chiffres de contaminations avancés quotidiennement par le Comité scientifique. En Algérie, le nombre de nouveaux cas est pratiquement constant depuis plus d'une semaine. La dynamique est donc linéaire et l'épidémie sous contrôle. La variation du Ro est sensible aux mesures qui sont prises puisqu'en mettant en place un confinement de la population, on fait drastiquement chuter le taux de contact de la population et lorsqu'on instaure des mesures de distanciation physique, ainsi que la généralisation du port du masque, on fait cette fois-ci chuter la probabilité d'infection par contact. Des mesures imposées par les autorités depuis le début de la pandémie, ayant permis à l'Algérie d'éviter un scénario chaotique. Avec 10 810 cas confirmés de coronavirus et 760 décès depuis le début de l'apparition de la maladie, en mars dernier à Blida, l'Algérie a néanmoins enregistré des guérisons de près de 7 500 patients. C'est dire que le recours au protocole de traitement en vigueur basé sur l'Hydroxy-chloroquine a permis de sauver des milliers de vies et heureusement que l'Algérie a décidé de le maintenir malgré les fausses rumeurs sur sa dangerosité, admise même par l'Organisation mondiale de la santé avant que cette dernière ne se rétracte et revoie sa copie. D'ailleurs, au début du mois en cours, le ministre de la Santé a fait état d'un taux de guérison très satisfaisant qui dépassait les 98%. Tous ces signaux positifs ont poussé les autorités à aller vers un déconfinement mesuré et contrôlé avec l'obligation du port du masque sous peine d'une amende, le maintien de la distanciation sociale dans les magasins, marchés, transports et tout lieu public, mais aussi et surtout l'installation de la cellule d'investigation et de suivi des enquêtes épidémiologiques. La cellule devra collecter et mettre à jour les informations épidémiologiques afin de les exploiter en temps réel à travers la création d'un système informatisé garantissant l'accès quotidien aux données, ce qui permettra de mettre à jour quotidiennement la carte épidémiologique au niveau national. Elle sera, également, chargée d'organiser le diagnostic et les tests des cas suspects et des sujets contacts. Le renforcement des opérations d'enquête et d'investigation contribuera certainement à réduire le nombre de cas de contamination, à travers l'identification des sources et la prise de mesures anticipées. C'est dire finalement que les autorités mettent toutes les chances de leur côté afin de gagner la bataille du Covid-19 et éradiquer définitivement ce virus. La volonté qu'affiche l'Etat dans la préservation de la santé du citoyen sera-t-elle suffisante pour baisser l'inquiétude de l'OMS qui dit avoir noté une progression rapide et inquiétante de la maladie en Afrique, notamment en Algérie?