Selon le président-directeur général du groupe, les matières premières antibiotiques de Saidal seront bientôt commercialisées en France et en Espagne. «Le développement de l'industrie pharmaceutique en Algérie dépend d'une décision politique». C'est ce qu'a déclaré textuellement, le patron du groupe Saidal, M.Ali Aoun à l'Expression. S'expliquant clairement sur ce point, M.Aoun affirme que l'Etat doit opter soit pour l'importation soit pour la production nationale. «Si on veut vraiment développer une industrie du médicament, il faut que l'Etat renforce le pouvoir de régulation qui permet d' aller vers une importation utile du médicament», suggère notre interlocuteur. Ayant une large expérience dans le domaine, ce dernier reste convaincu que le médicament pourrait être un créneau porteur pour l'économie du pays. Il citera, à cet effet, que la facture d'importation coûte cher au Trésor public et que l'encouragement de la production locale contribuera certainement à réduire les charges, d'une part, et à développer une industrie du médicament, d'autre part. Même s'il elle n'est pas bien développée aujourd'hui, il n'en demeure pas moins, estime-t-il, qu'elle pourra connaître un essor à l'avenir. Pour lui, rien n'est impossible, il suffit juste qu'il y ait une forte volonté et des moyens financiers pour réaliser des miracles. Il ouvre, en ce sens, une parenthèse pour raconter brièvement son parcours à la tête de Saidal. «On m'a désigné en 1995 pour liquider l'entreprise, mais je me suis engagé à la remettre sur pied», révèle-t-il pour dire que tout à un début. Evidemment, le groupe Saidal est l'exemple idéal et concret de la capacité des entreprises nationales à développer leur outil de production et pourquoi, pas, à concurrencer les produits importés. Notre invité a fait savoir que le développement de l'industrie du médicament est un préalable à toute politique sanitaire efficace. «Il ne peut pas y avoir une politique de santé efficace sans une industrie pharmaceutique forte», soutient M.Aoun. Ce dernier ne trouve aucune raison valable pour que la production du médicament ne soit pas développée dans notre pays comme c'est le cas en Inde et en Chine. «Je pense qu'à travers le partenariat nous pourrons acquérir un savoir-faire et développer une véritable industrie pharmaceutique», fera-t-il savoir. La preuve en est, le groupe a réussi, malgré toutes les contraintes, à devenir, en espace de quelques années, l'un des leaders du générique en Afrique, avec une gamme de 185 produits. Saidal détient aujourd'hui 40% du marché local. Plus loin qu'on l'imagine, le groupe compte conquérir le marché extérieur. «L'ouverture du marché national nous impose d'aller à l'étranger», explique-t-il. Les produits sont déjà commercialisés à travers 8 pays, entre autres l'Italie, le Mexique, le Niger et la Libye. Comme seront bientôt commercialisées en Espagne et en France les matières premières antibiotiques. «Nous sommes en cours de discussions avec des opérateurs des deux pays pour l'exportation des matières premières», a annoncé le patron. Ce dernier compte aller loin dans ses ambitions pour concurrencer les grands producteurs du générique et des matières premières. «Nous sommes l'un des concurrents forts des Chinois sur le marché européen», a-t-il avoué. Cela montre, bien entendu, que les médicaments de Saidal sont éminemment compétitifs. En 2005, les exportations du groupe vers l'Afrique ont rapporté une enveloppe de 65 millions de dinars en produit finis et de 25 millions de dinars en matières premières.