Selon le secrétaire général de l'Ugta, une éventuelle augmentation des salaires n'est pas exclue. Le code du travail ne sera pas inscrit dans l'agenda de la prochaine tripartite, dont la date n'a pas encore été fixée. C'est ce qu'a affirmé à L'Expression le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, M.Tayeb Louh, en marge de l'assemblée générale du syndicat des magistrats tenue jeudi dernier à l'hôtel Riad d'Alger. «Je ne crois pas qu'on puisse terminer la révision du code du travail d'ici la tenue de la prochaine tripartite», a-t-il déclaré. Cela traduit clairement que la révision, tant attendue, du code du travail sera une nouvelle fois renvoyée aux calendes grecques. De même que le fameux statut de la Fonction publique sera remis en cause. Pourtant, la Centrale syndicale a remis le dossier de la Fonction publique à l'Assemblée nationale pour l'examiner et l'adopter dans les plus brefs délais. Le ministre explique ce report par le fait que le code en question contient plus de 12 lois dont chacune comprend 700 à 800 articles. «La révision des textes de loi relatifs au code du travail prendra beaucoup de temps et elle ne sera pas achevée avant de la fin de l'année en cours», affirme le ministre. Afin de mettre de l'ordre dans son secteur, le ministre a fait savoir que toutes les lois relatives au code du travail seront examinées et rassemblées en un seul texte. Ce dernier permettra de cerner le monde du travail et faciliter son application sur le terrain. Pour Tayeb Louh, ce retard accusé dans la révision du code du travail n'aura aucun impact sur la question de l'augmentation des salaires qui sera au coeur des discussions entre les trois partenaires sociaux, à savoir le gouvernement, l'Ugta et le patronat. Sur ce point justement, Louh a fait savoir que le dernier mot reviendra à la tripartite, qui est seule habilitée à trancher cette question. L'augmentation des salaires, faut-il le rappeler, a suscité une vive polémique, au sein du monde des travailleurs et même au sein de la classe politique. Le chef du gouvernement, M.Ahmed Ouyahia avait déclaré, lors de la clôture de la session d'automne, que «l'augmentation des salaires doit obéir aux règles universelles de fonctionnement de l'appareil économique». Le secrétaire du FLN, M.Abdelaziz Belkhadem, a estimé, de son côté, que « la revendication est légitime». Devant cet état de fait, le président de la République est largement revenu, lors de son discours prononcé le 24 février dernier, pour mettre fin à cette cacophonie et confier le dossier à la tripartite. Même si le président partage l'avis de son chef du gouvernement, il n'en demeure pas moins que la décision sera étudiée dans le cadre de la tripartite. Interrogé sur ce point, le secrétaire général de la Centrale syndicale, Sidi-Saïd, n'a pas voulu se prononcer. «Je sais bien que l'attente des travailleurs est plus que légitime, mais je ne pourrais rien dire maintenant», a-t-il répondu aux journalistes avant d'ajouter: «Je vais en négociations pour ramener ce qu'attendent les travailleurs.» Cette déclaration rassurante donne une lueur d'espoir aux milliers de travailleurs qui aspirent depuis longtemps à une augmentation de leurs rémunérations. Or, la question qui se pose justement et de savoir si Sidi-Saïd serait en mesure d'arracher la revendication principale des travailleurs? La réponse sera connue dans quelques mois. Selon le patron de l'Ugta, des tractations sont en cours entre les trois partenaires pour fixer, bien entendu, la date de la tripartite.