Il y va de l'avenir de toute une jeunesse désoeuvrée. Hammam Lala Zineb, dont le forage vient de se terminer cet été 2005, deviendra-t-il un complexe thermal et répondra-t-il à l'attente des jeunes qui espèrent y trouver une activité même précaire et un futur essor de leur région déshéritée? A 240 km de la capitale et sur la RN1 (Alger- Ghardaïa), se trouve Hassi Bahbah. A 7 km de cette daïra et à 300 m de la route nationale, se situe le nouveau bain thermal, auquel les habitants donnent le nom de «Hammam Lala Zineb». Car disent-t-ils: «C'est grâce à cette vertueuse et pieuse Dame que l'eau miraculeuse a jailli par deux fois en 1963 et en 1981, et puis elle s'était tarie, car certains responsables de la commune avaient osé vendre cette eau divine.» Ce n'est qu'en été 2005, et après maintes difficultés et un long chantier de plus de deux ans que les machines de forage ont pu récupérer l'eau chaude à plus de 1400 mètres de profondeur, avec une forte pression et une température de plus de 70 degrés (l'eau est presque bouillante et on ne peut maintenir la main sous cette eau). Ce liquide n'est pas potable mais on vante ses qualités thérapeutiques : rhumatismes, maladies dermatologiques (eczéma, boutons). Dès l'été 2005, la vanne d'eau a été ouverte, elle se déverse dans un bassin qui, à son tour, s'écoule dans la nature. C'était un événement, une foule de jeunes s'est précipitée autour de la source, certains se baignent en plein air, un camp de toile (une centaine de tentes), s'est vite implanté. A l'intérieur de ces «guitounes» des baignoires sont installées et les «cures thermales» peuvent commencer. Les visiteurs affluent de toute la région, car le hammam est bien desservi par les transporteurs, les voyageurs allant vers Alger, s'arrêtent, visitent les lieux et emportent des jerricans d'eau chaude. Les jeunes s'adonnent aux différents commerces et offrent aux visiteurs tout ce dont ils ont besoin. Même les taxis clandestins y trouvent leur compte. Tout ceci dans une désorganisation totale. Souhaitons que pour l'été 2006, les responsables locaux concernés se mobiliseront et offriront aux citoyens un meilleur accueil. Au début de l'année 2006, le ministre du Tourisme a visité le forage. Il a évoqué le projet d'un complexe thermal, dont l'enveloppe budgétaire serait de l'ordre de 195 milliards de centimes. Y a-t-il un investisseur preneur? Pour le moment, dit-on, il faut tester pendant un laps de temps les performances techniques (maintien de la pression et de la température). Espérons que ce projet se concrétisera, car il y va de l'avenir de toute une jeunesse désoeuvrée et du développement d'une région oubliée.