Ressources De nombreux jeunes se rendent quotidiennement à la station thermale dans l?espoir de gagner un peu d?argent. Vieux de plusieurs années, le bain traditionnel Belle-Vue est entouré de constructions précaires et hideuses. Il n?empêche qu?il est souvent «plein à craquer», selon un responsable du complexe thermal. En cette journée pourtant, seuls quelques jeunes sont présents sur les lieux. «Venez voir, le hammam risque de s?écrouler à tout moment», tonne l?un d?eux. A l?intérieur de la piscine écrasée par une chaleur suffocante, il montre des fissures sur le plafond avant de laisser libre cours à sa colère : «Les responsables du complexe ne recrutent que leurs proches (?) Tous les jeunes que vous voyez ici sont au chômage, ils sont là pour gagner un peu d?argent en proposant leurs services de kiassine aux visiteurs. Personnellement, je suis tout le temps ici car je n?ai rien à faire et je n?ai pas où aller.» A la question de savoir combien il gagne par jour en exerçant comme kiass (masseur), notre interlocuteur répond : «Pas grand-chose étant donné que la concurrence est rude : tous les habitants de Hammam Righa sont des kiassine !» Le chômage et la misère à Hammam Righa sont perceptibles aux alentours même de la station thermale où enfants, jeunes et vieux proposent qui des ?ufs, qui des serviettes et des bermudas, qui des pains maison et des ?ufs, qui des objets artisanaux? Si les uns ont installé des baraques de fortune, les autres déambulent avec leurs marchandises dans l?espoir de trouver des acheteurs parmi les visiteurs de la station. C?est le cas notamment d?une dizaine de petites filles qui, paniers en main, font des va-et-vient incessants pour vendre leurs galettes et autres ?ufs. «Tout est à 10 DA !», indique Samira, une gamine que la vie n?a pas gâtée. Arborant un survêtement usé et une casquette aux couleurs de la JSK, cette charmante petite fille ne va pas à l?école comme la plupart de ses camarades d?infortune. «Ma famille est pauvre», explique-t-elle timidement. C?est cette même pauvreté qui a certainement poussé ammi Larbi à se reconvertir, à? 91 ans, en vendeur de tapis. A la différence des autres vendeurs, ce vieil habitant de Boumedfâa, qui souligne au passage qu?il a pour épouse une femme? d?une trentaine d?années «que je dois entretenir», dit-il, exerce son activité dans la discrétion. Il ne propose sa marchandise, qu?il prend le soin de cacher dans un panier, qu?aux visiteurs qu?il réussit à prendre en sympathie. Et ils sont nombreux ! Il faut dire que l?homme passe rarement inaperçu avec son imposant sombrero?