Réagissant aux exposés des ministres de l'Energie et des Travaux publics, lors du Conseil des ministres tenu dimanche dernier, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a rappelé les précédentes instructions concernant «le parachèvement immédiat des raccordements à l'électricité et au gaz, notamment dans le Sud afin de libérer les énergies gelées dans les secteurs de l'industrie et de l'agriculture, la création de postes d'emploi à même de renforcer la production et la résorption du chômage». Relevant avec insistance, les effets néfastes des lenteurs administratives et des obstacles que les citoyens rencontrent, le président de la République a «réitéré son refus des pratiques bureaucratiques qui privent des citoyens producteurs, notamment dans le monde de l'agriculture, du raccordement au réseau électrique pour ensuite leur mettre la pression pour le remboursement des crédits dans les délais». Il a, à ce propos, donné des instructions pour «faciliter les remboursements dans l'attente de l'entrée en production des périmètres agricoles et industriels concernés par le raccordement au gaz et en électricité et ordonné, par la même, l'élargissement des raccordements aux zones d'activités dans les wilayas intérieures au profit des artisans, et notamment dans le Sud, et des nouvelles agglomérations». Une orientation qui confirme la volonté de l'Etat, à lever les obstacles rencontrés par les populations vivant dans les zones d'ombre. Une priorité que le président de la République a mis au rang de l'urgence, pour mettre fin à toute forme d'exclusion. Suite à l'exposé présenté par le ministre des Travaux publics, sur le mégaprojet de construction du port du Centre à El Hamdania, dans la commune de Cherchell, celui-ci comprend trois lots: le port, les zones logistiques et industrielles ainsi que la pénétrante et la voie ferrée, objets de l'ensemble des opérations de base effectuées depuis le lancement, en novembre 2012, de l'étude d'identification du site. Le président de la République a rappelé «les détails de ce dossier et les pertes occasionnées par son retard de réalisation à l'économie nationale en général, l'objectif stratégique de ce port étant le désenclavement des pays africains sans accès maritimes avec ce que cela implique en termes d'impulsion de la vie économique et de création d'emplois». Il a, cet effet, instruit le Premier ministre de «prendre de nouveau contact avec le partenaire chinois et d'étudier le projet sur de nouvelles bases transparentes pour le soumettre une seconde fois au Conseil des ministres, dans un délai maximum de trois mois». Il y a lieu de préciser, qu'en dehors, de la connexion du port avec le réseau national de routes et de chemins de fer, il a été décidé selon, le ministre de « réaliser une autoroute de 37 kilomètres avec un système de péage, reliant le port à l'autoroute Est-Ouest au niveau d'El-Affroune, ainsi qu'une double voie ferrée électrifiée de 48 km entre le port et la gare d'El-Affroune». Il faut dire cependant, que la portée économique de ce mégaprojet, s'articule autour de l'importance du gain en matière de coûts du transport des marchandises acheminées essentiellement du continent asiatique, et qui n'auront plus à faire le tour de l'Afrique pour arriver en Algérie. Et ce en plus de son raccordement à la voie transsaharienne, qui relira Alger à Lagos, et toute la dynamique qui naîtra dans son sillage, entre autres, les complexes industriels, le volume important du commerce et une capacité de traitement qui avoisine les 6,5 millions de conteneurs, et 25,7 millions de tonnes de marchandises par an. Des atouts qui ne manqueront pas de contribuer fortement à la diversification de l'économie nationale, et qui porteront ce port au rang de premier port en Afrique, en détrônant celui de Tanger et renforceront sa position géostratégique, de portail économique vers le continent africain.