Après plusieurs années de blocage, l'Exécutif a décidé de relancer le projet du port du centre d'El-Hamdania (Tipasa). En 2012, le gouvernement avait couché sur le papier ce mégaprojet de port à réaliser au centre d'El-Hamdania, dans la commune de Cherchell. Huit ans plus tard, il n'a pas avancé d'un pouce. Aussi, l'actuel exécutif essaye de réparer ce gâchis. Lors du Conseil des ministres tenu avant-hier, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a, en effet, instruit le Premier ministre d'étudier la relance de ce projet avec le partenaire chinois sur de nouvelles bases transparentes et de le soumettre une seconde fois au Conseil des ministres, dans un délai n'excédant pas trois mois. Le chef de l'Etat a rappelé les pertes occasionnées par le retard pris dans la réalisation de cette méga-infrastructure, l'objectif stratégique de ce port étant le désenclavement des pays africains sans accès maritime avec ce que cela implique en termes d'impulsion de la vie économique et de création d'emplois. Le ministre des Travaux publics a précisé, lors de l'exposé qu'il a présenté sur ce projet, que ce dernier comprenait trois lots : le port, les zones logistiques et industrielles, ainsi que la pénétrante et la voie ferrée, objet de l'ensemble des opérations de base effectuées depuis le lancement, en novembre 2012, de l'étude d'identification du site. Pour relier le projet au réseau national routier et ferroviaire, il est prévu la réalisation d'un tronçon autoroutier de 37 km pour le relier à l'autoroute Est-Ouest, du côté Ouest d'El-Affroun (Blida), ainsi qu'une voie ferrée électrifiée entre la gare d'El-Affroun et le port d'une longueur de 48 km. Afin de mener à bien le projet dont la durée de réalisation est estimée à sept ans, les dossiers d'expropriation des terrains retenus et les enquêtes commodo incommodo ont été préparés avec indemnisation des personnes touchées par les expropriations (pour utilité publique) dans les wilayas de Blida et de Tipasa. En outre, des mesures de préservation de l'environnement ont été décidées, peut-on lire dans le communiqué sanctionnant les travaux du Conseil des ministres. D'un coût estimé à environ 3,3 milliards de dollars, le projet sera financé par un prêt du Fonds national d'investissement (FNI) et un crédit de la banque chinoise Exim-bank of China. Le port en projet pourrait accueillir ses premiers cargos à l'horizon 2025. Située à environ 90 kilomètres à l'ouest d'Alger, la nouvelle plateforme portuaire s'étendra sur une superficie supérieure à 1 000 hectares, complétée par une zone logistique de 2 000 hectares. Avec une capacité de traitement de 6,5 millions de conteneurs et de 25,7 millions de tonnes par an de marchandises, le futur port disposera de 23 quais. Plus qu'une nécessité, la mise en place d'une telle infrastructure est devenue impérative. Aujourd'hui, pour répondre à l'évolution des échanges sur de grandes distances, la taille des navires a considérablement augmenté, conduisant les pays à se doter d'infrastructures portuaires adaptées. Alors que plusieurs études soulignent les problèmes récurrents d'engorgement des ports algériens, les réformes censées moderniser ce secteur tardent à venir. Cela fait perdre à l'Etat et aux opérateurs économiques un temps précieux, de l'argent et de l'espace.