C'est un des projets phares qui a fait couler beaucoup d'encre et causé d'énormes préjudices financiers au pays que le président de la République a décidé de remettre en chantier sur des bases saines. Le président Tebboune a instruit le Premier ministre de «prendre de nouveau contact avec le partenaire chinois et d'étudier le projet sur de nouvelles bases transparentes pour le soumettre une seconde fois au Conseil des ministres, dans un délai maximum de trois mois», souligne le communiqué du Conseil des ministres, présidé dimanche dernier par le premier magistrat du pays. Abdelmadjid Tebboune a rappelé les pertes occasionnées par son retard de réalisation à l'économie nationale en général, l'objectif stratégique de ce port étant le désenclavement des pays africains sans accès maritimes avec ce que cela implique en termes d'impulsion de la vie économique et de création d'emplois. D'après sa fiche technique d'origine, le projet du port centre d'El Hamdania figurait parmi les plus importantes infrastructures maritimes de la région méditerranéenne et du continent africain. En vertu d'un protocole d'entente conclu le 17 janvier 2016, ce mégaport devait être réalisé par une société de droit algérien composée du Groupe public des services portuaires et de deux compagnies chinoises: Cscec (China state construction corporation) et Chec (China Harbour engineering company). Son coût a été estimé à 3,6 milliards de dollars et son financement devait être effectué dans le cadre d'un crédit chinois à long terme. Selon l'exposé présenté par le ministre des Travaux publics lors du Conseil des ministres qui s'est tenu par visioconférence le 28 juin, ce mégaprojet est constitué de trois lots: le port, les zones logistiques et industrielles ainsi que la pénétrante et la voie ferrée, objets de l'ensemble des opérations de base effectuées depuis le lancement, en novembre 2012, de l'étude d'identification du site. Il doit être financé par un prêt du Fonds national d'investissement (FNI) et un crédit de la banque chinoise Exim-bank of China. La réalisation d'un tronçon autoroutier de 37 km pour le relier à l'autoroute Est-Ouest, du côté ouest d'El Affroun (Blida), une voie ferrée électrifiée entre la gare d'El Affroun et un port d'une longueur de près de 50 km seront nécessaires pour le relier au réseau national routier et ferroviaire. Tout comme il sera tenu compte de l'indemnisation des personnes qui seront touchées par les expropriations incontournables pour la concrétisation de ce mégaprojet qui doit être livré en principe dans sept ans.