Actualité oblige, le secteur de la santé a été le premier point retenu lors de la session de l'APW. L'Assemblée populaire de wilaya a tenu sa première session ordinaire pour l'exercice 2020. Eu égard à la situation sanitaire et en application des mesures préventives contre la propagation du virus, la présence des directeurs de l'exécutif a été réduite aux seuls responsables directement concernés par l'ordre du jour. Les chefs de daïra en ont été aussi dispensés, pour réduire le nombre de présents dans une salle exigüe. Concernant le contenu, le président a retenu plusieurs dossiers relatifs au développement, mais aussi à la situation du moment en l'occurrence la lutte contre le Covid-19. Actualité oblige, nous commencerons par le rapport présenté par le directeur de la santé Mohamed Laïb sur la situation sanitaire générale relative à la pandémie du coronavirus Covid-19. En application de la note ministérielle n°1 du 29 février 2020, la direction a mis en place une commission présidée par le directeur, Mohamed Laïb et composée des docteurs Hanni Boualem, Ouhoucine Azzedine, Malki Arezki, Akkouche Hadjer, Aouass Kamel, Harroune Mohamed et Ben Amrouche Boualem. Entre le 29 février et jusqu'au 16 juin, cette commission, opérationnelle, a tenu 14 réunions de coordination en plus de quatre regroupements par visioconférence avec la tutelle. Le secteur de la santé a aussi réquisitionné 540 personnes qualifiées et 14 véhicules équipés pour la lutte contre le Covid-19. Les mesures barrières mises en place se répartissent en plusieurs étapes: la première mise en branle le 6 juin, a consisté en la mise en place de 84 lits, six lits de réanimation, l'impression de 20 000 affiches-conseils de lutte contre la propagation du virus et l'ouverture d'un numéro vert. La deuxième phase se résume en l'ouverture d'autres centres d'accueil au niveau de Aïn Bessem, l'EPH de Sour El Ghozlane, l'EPH de Lakhdaria et celui de M'Chedallah. Pour la capacité d'accueil en lits et lits de réanimation, l'EPH de Bouira dispose de 90/05, celui de Ain Bessem de 25/02, celui de Sour El Ghozlane 80/02, M'Chedallah 25/02 et Lakhdaria 30/02. Le bilan fait état aussi d'une présence de cas avérés à travers 24 communes, sur les 45 que compte la wilaya. Pour les cas, on note 486 admissions avec 308 avérées dont 127 PCR et 181 TDM. 1 687 personnes ont été mises en confinement sanitaire obligatoire. À ce stade, les communes de Sour El Ghozlane et de Lakhdaria ouvrent la marche avec respectivement 333 et 195 personnes. 230 personnes, sont guéries, soit un taux de 92,85% par rapport au nombre de cas global. La wilaya a enregistré malheureusement 29 décès. 78,95% des lits étaient occupés au 17 juin 2020. L'autre point retenu lors des diverses questions concerne les structures en cours de réalisation. La bonne nouvelle reste le prochain lancement de la réalisation en lots de cet EHS-mère et enfant qui dort dans les tiroirs depuis 2014. L'hôpital de 120 lits de M'Chedallah risque de connaître encore du retard suite au recours à la justice par l'entreprise réalisatrice. Cet établissement public hospitalier, devait être doté de toutes les commodités nécessaires pour un fonctionnement optimal. Il est prévu des blocs opératoires de chirurgie, un service des urgences, un service de médecine interne ainsi qu'un héliport. Comme nous l'avons à maintes reprises rapporté, Bouira doit impérativement bénéficier d'un CHU. En attendant le dénouement, les habitants d'ex-Maillot et ses alentours continueront à se déplacer à Bouira et aux structures de la wilaya voisine, Béjaïa. Cet établissement, implanté à la sortie du chef-lieu de daïra, est plus que nécessaire surtout que la région est traversée par deux Routes nationales et plus de 50 km d'autoroute. Le petit hôpital qui date de l'époque coloniale, certes réhabilité, ne va pas répondre à la demande d'une population qui avoisine les 400 000 âmes. Le délai initial de réalisation de 28 mois, lancée en 2014, a connu un retard dans les travaux. Après plus de 4 ans, le projet continue à traîner, avoisinant moins de 60% de réalisation. Notons pour conclure que la wilaya de Bouira s'est dotée ces dernières années, de plusieurs structures réalisées pour améliorer la prise en charge des patients, avec en plus le souci de se rapprocher des citoyens. En plus d'une dizaine de polycliniques, de centres de soins de proximité, de blocs chirurgicaux, de la réhabilitation des hôpitaux... le secteur de la santé s'est vu inscrire plusieurs projets structurants, surtout que Bouira dispose désormais d'une université et par conséquent de l'éventualité de l'ouverture d'un département de médecine au niveau de cette université. Les objectifs assignés butent sur un problème d'envergure national, mais crucial, à Bouira, à savoir le manque de spécialistes dans certaines branches. Même s'ils existent ils sont mal répartis. Les maternités, par définition, sont des établissements hospitaliers spécialisés et doivent disposer de gynécologues. La maternité du chef-lieu d'une capacité de 61 lits ne peut plus répondre à la forte demande. L'annulation du projet d'un hôpital mère et enfant est venu accentuer les craintes des citoyens. Même après le dégel qui l'a concerné, le projet tarde à se concrétiser quand le service pédiatrie actuel ne répond même pas aux normes élémentaires et n'offre aucune garantie aux jeunes malades. Pour les plus initiés, la discipline est gangrenée par un lobby qui fait des pieds et des mains pour entraver le secteur public au profit du secteur privé. Dans les rangs des personnels qui y travaillent, il existe des complicités de ce plan diabolique qui consiste à orienter les parturientes vers les établissements privés. Certaines cliniques non dotées de moyens de prise en charge définis par les cahiers des charges, matériel de prise en charge des prématurés, comme les couveuses, n'hésitent pas à «envoyer» des patientes en difficulté vers les structures étatiques. Pour toutes ces raisons Bouira doit bénéficier d'un CHU.