L'heure de renforcer les actions de lutte contre le Covid-19 où aucun effort ne serait ménagé afin de juguler la propagation de ce virus, a sonné. Puisque les imperfections «signalées» dans certains hôpitaux du pays, sont désormais sous la loupe du ministre de la Santé, le professeur Abderrahmane Benbouzid. Ce responsable a, en effet, décidé d'enquêter sur les raisons à l'origine des perturbations qui entravent le bon fonctionnement de certains services concernés. Une approche louable, par laquelle le ministre veut également anticiper les perturbations à venir qui peuvent être engendrées par le scénario «pessimiste mais probable». Cet homme de terrain qui connaît bien «la maison santé,» a en effet effectué jeudi dernier, une visite de travail et d'inspection au sein des différentes structures sanitaires de la wilaya de Setif, devenue nouvel épicentre de la pandémie, à cause de la hausse ces derniers jours des cas diagnostiqués positifs. D'emblée Benbouzid a indiqué que «sa visite à Sétif et aux wilayas connaissant une augmentation des cas d'infection vise à s'enquérir de la situation épidémiologique et écouter les préoccupations et les besoins des personnels du secteur et y apporter les solutions». Poursuivant, il a assuré que «des efforts seront fournis pour parvenir à des solutions opératoires qui auront des résultats palpables et patents». Cela avant de déclarer que «la priorité de son département consiste à éliminer le coronavirus en mobilisant tous les moyens nécessaires et en accompagnant les staffs médicaux et paramédicaux dans cette crise sanitaire». Mécontent de voir de ses propres yeux la panne signalée au niveau des appareils de dépistage des cas de Covid-19 du laboratoire d'analyses nouvellement créé au niveau du CHU Mohamed Abdenour Saâdna, le ministre a martelé qu'«il ne quittera pas Sétif avant la réparation de la panne et la reprise de l'activité du laboratoire».De surcroît, Benbouzid a d'un ton ferme «sommé les responsables des différents établissements hospitaliers d'avoir recours à tous les moyens disponibles qui sont dédiés à la gestion de l'épidémie du coronavirus.» Dans un second plan, il s'est voulu rassurant en déclarant que des instructions ont été données pour que l'institut Pasteur d'Alger approvisionne la wilaya en nombre suffisant de réactifs pour une meilleure prise en charge du citoyen. Cela avant d'appeler à exploiter d'autres structures, à l'instar des hôtels et des centres relevant de différents secteurs pour prendre en charge les personnes contaminées par la Covid-19, afin d'atténuer la pression sur les hôpitaux. Benbouzid n'a pas manqué l'occasion de pointer du doigt «certaines parties relayant des informations et des vidéos sur Facebook pour induire l'opinion publique en erreur et dénigrer le secteur de la santé». Ménageant la chèvre et le chou, Benbouzid tout en mettant l'accent sur certaines anomalies relevant de la partie technique, n'a pas manqué l'occasion de pointer l'anarchie dû au non-civisme du citoyen. Dans ce sens, il a insisté sur l'impératif que «les citoyens prennent conscience et fassent de l'élimination de cette pandémie une responsabilité collective, en consultant ses partenaires médecins et autres fonctionnaires du secteur de la santé engagés dans cette bataille». En parlant des moyens matériels mobilisés dans la lutte contre la pandémie, Benbouzid a affirmé, mercredi à Alger, que «le scanner n'est utilisé que pour le suivi des malades après dépistage au moyen de test PCR», tout en précisant que «le test PCR demeure le seul moyen de dépistage précis». Pour l'histoire, le scanner thoracique était utilisé pour le diagnostic des atteintes pulmonaires dues au nouveau coronavirus afin que le traitement à la chloroquine puisse être administré rapidement aux patients, avant la détérioration de leur état et la propagation de l'épidémie. Un choix inspiré par l'expérience de la Chine dans la lutte face au virus. Puisque ce moyen a prouvé qu'il est un instrument qui pouvait être utile, notamment durant la période où le nombre de tests de dépistage via PCR effectués en Algérie, était relativement «très petit». Avant que d'atteindre la barre des 2 500 tests par jour, qui sont réalisés de nos jours l'utilisation du scanner thoracique avait permis d'alléger le fardeau des équipes en charge de réaliser les tests PCR. Chose affirmée par de nombreux médecins contactés par L'Expression. Apportant de l'eau au moulin de Benbouzid, le docteur Bekkat Berkani, a indiqué que «le choix de la fiabilité et la disponibilité des tests PCR demeure un recadrage de la stratégie de lutte contre le Covid-19.» Pour étayer ses propos, l'intervenant a déclaré que «le scanner était utilisé comme un élément d'orientation et non de certitude».