Il fallait s'y attendre et le contraire aurait grandement étonné. Le rapatriement des crânes de résistants algériens et la demande du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, d'excuses à la France pour la colonisation de l'Algérie ont énormément irrité l'extrême droite française. C'est la chantre de la xénophobie, Marine Le Pen, pour ne pas la nommer, qui a été instruite de pondre à la hâte un tweet posté sur son compte officiel, infesté de contrevérités et exhalant des relents d'une haine recuite. La présidente du Rassemblement national (RN), estime que «les dirigeants algériens demandent des excuses pour le passé, afin de masquer le présent (...)». Après que leurs ancêtres et leur parents ont subi toutes les atrocités coloniales, l'héritière idéologique du nazisme demande à passer l'éponge sur une ardoise tachée de sang. Mieux, elle donne des leçons au gouvernement algérien qui, à ses yeux «devrait plutôt se concentrer sur les problèmes réels que vit le peuple algérien, au lieu de parler du passé colonial». Bloquée dans sa case raciste, Marine Le Pen est à l'image de ces virus anaérobiques qui meurent une fois au contact de l'oxygène. Le tendance à l'apaisement entre l'Algérie et la France étouffe Le Pen. Le rapprochement entre les deux présidents lui donne l'urticaire et on comprend mieux pourquoi le président Tebboune évoquait, à chaque fois, un travail de sape mené par des lobbys qui torpillent toute volonté de rapprochement entre les deux pays. La sortie éffarouchée de Le Pen procède de cette stratégie et il ne fallait absolument pas que le courant passe bien entre Macron et Tebboune. Dans une interview accordée à la chaîne de télévision France 24, Tebboune a décliné sa vision des relations algéro-françaises qui sont passées par une zone de turbulence ces derniers mois. «Avec le président Macron nous pouvons aller dans le sens de l'apaisement, dans le règlement du problème de la mémoire. C'est quelqu'un de très honnête qui veut apaiser la situation», a répondu le chef de l'Etat qui, au-delà de la politesse diplomatique, on le sentait très réceptif de la sincérité de son homologue français. Le président algérien a toutes les raisons de croire son homologue français, vu les positions courageuses de ce dernier sur la colonisation. Le dernier geste en date est celui de la restitution des crânes de résistants algériens. La demande a été faite aux anciens présidents Sarkozy et Hollande sans qu'aucune suite ne soit donnée à la requête. En revanche, le président Macron a honoré la demande des autorités algériennes, et c'est cela qui fait enrager Le Pen. En réalité sa rage est double, elle qui ne s'est jamais remise de son échec cuisant face à Macron lors de la présidentielle de 2017. Un échec qu'elle tente, aujourd'hui, de convertir en glorioles bien pitoyables pour déverser une haine sur le peuple algérien et ses autorités. Faut-il s'en étonner? En réalité, elle ne fait que perpétuer l'héritage indigne de son père. Le nom de Jean-Marie Le Pen, lieutenant parachutiste, durant la bataille d'Alger (1956-1957) est synonyme de la torture, de la répression contre les Algériens. «J'ai torturé parce qu'il fallait le faire», assumait, sans sourciller, ce tortionnaire.