Le FFS tourne la page. Il a pu tenir son congrès extraordinaire, hier, au niveau du chapiteau de l'hôtel Mazafran à Zéralda (Alger). À l'issue de l'opération de dépouillement, la liste pilotée par l'actuel premier secrétaire national, Hakim Belahcel, a triomphé, en obtenant 182 voix contre 143 voix pour la liste adverse conduite par le docteur Ahmed Djedaï et Yikhlef Bouiche. Les deux listes qui se sont disputé l'IP, ont eu cinq jours pour faire la campagne. La tête de liste victorieuse, le docteur Belahcel a promis dans sa déclaration à la fin des travaux, d'organiser un sixième congrès ordinaire «rassembleur». «La commission nationale de préparation du congrès extraordinaire (Cnpc) n'a exclu personne car tous les congressistes triés sur la base de la liste des participants au congrès extraordinaire de 2018 ont été conviés à ce rendez-vous». Pour le nouveau coordinateur de l'instance présidentielle en succédant à Ali Laskri, «il n'y a ni vainqueur ni vaincu, c'est le FFS qui triomphe...». D'après des témoignages recueillis dans les coulisses, la liste de Belahcel a eu la faveur des coordinations importantes, telles celles de Tizi Ouzou, Bouira, Boumerdès et Alger, tandis que la liste concurrente, conduite par le docteur Ahmed Djedaï qui a adhéré à l'idée d'organiser un congrès extraordinaire à la dernière minute, a été soutenue par des jeunes militants parmi les activistes du Hirak. En tout cas, la liste vaincue a payé le prix de sa proximité avec Ali Laskri. La plupart de ses membres avaient occupé des postes de conseiller dans l'actuel secrétariat national. «On ne peut pas faire du neuf avec du vieux», a commenté un député car dit-il, contrairement à Belahcel, Djedaï et d'autres ont une part de responsabilité dans l'échec de la direction sortante.» Par ailleurs, il faut dire que ce rendez-vous crucial a enregistré beaucoup de défections: sur 836 congressistes convoqués, 331 seulement ont marqué leur présence. Les contraintes du déplacement des congressistes issus des fédérations lointaines et la crise sanitaire induite par la propagation de Covid-19, seraient derrière ces absences, d'après certains cadres du parti. En outre, six bulletins de vote ont été annulés. Paralysé par une crise sans précédent depuis près de deux ans, le plus vieux parti d'opposition comptait beaucoup sur le rendez-vous d'hier, du reste qualifié de décisif, pour dépasser ses déchirures et divisions qui ont mis le parti en lambeaux. L'unique enjeu du congrès extraordinaire est l'élection d'une nouvelle instance présidentielle. Celle-ci devra relever le défi de remettre de l'ordre sur le plan interne et de remettre le parti sur les rails. Il sera notamment question d'organiser un congrès «rassembleur» ordinaire dans une année. Pour souligner les difficultés et obstacles sur lesquels a buté le parti avant ses assises, Mohamed Nebbou, ancien premier secrétaire national du parti, a indiqué «à l'ouverture de l'opération du vote de l'instance présidentielle, que «le fait d'avoir réussi à organiser ce congrès est un exploit en soi étant donné les multiples tiraillements et déchirements ayant marqué le parti». Dans ce sens, Mohand Amokrane Chérifi, ancien membre de l'IP, absent à ce congrès, a appelé, dans un message, les candidats participants à cette élection «à oeuvrer pendant cette période de préparation du 6e congrès national ordinaire à l'unité et à la cohésion des rangs du parti pour affronter tous ensemble les épreuves et les défis, actuels et futurs, les appelant à agir après l'élection dans le strict respect des valeurs et des principes du parti». Le débat autour de la ligne politique authentique du parti et le maintien ou non du FFS au niveau de l'alliance du PAD, la décision du retrait des parlementaires, n'est pas encore tranché au FFS. Pour rappel, La première liste se compose du premier secrétaire national en poste, Hakim Belahcel de la fédération de Boumerdès, de Brahim Méziani de la fédération de Béjaïa, de Soufiane Chioukh de la fédération de Constantine, de Hadji M'hamed de la fédération de Chlef, et de Noura Touahri de la fédération d'Alger. La seconde liste devait être à l'origine pilotée par Ali Laskri, ex-coordinateur de la défunte instance présidentielle, mais ce dernier, selon nos sources, a été lâché par ses pairs qui ont opté pour Ahmed Djeddaï.