La récente démission de trois membres de l'Instance présidentielle (IP) du FFS a fini par exacerber la crise au sein de ce parti. La décision de Mohand Amokrane Cherifi, Brahim Meziani et Sofiane Chioukh a fait réagir énergiquement Ali Laskri. De son côté, le premier secrétaire national, Hakim Belahcel n'a pas tardé à lui répondre. En effet, l'un des deux autres membres de cette Instance, en l'occurrence Ali Laskri, a rendu publique une longue déclaration pour fustiger ses camarades de l'instance dirigeante du parti fondé par Hocine Aït Ahmed. Mais cette fois, Ali Laskri ne se contentera pas de questions organiques. Il lance en effet de graves accusations contre ses camarades. Ali Laskri pense que le congrès extraordinaire prévu pour avril 2020 et engendré par la démission des trois membres de l'IP, ne vise qu'à "faire perdre du temps et neutraliser le parti". Cela, précise-t-il, "en vue de la mise à mort du PAD et, par ricochet, la révolution populaire et pacifique". Rappelons que le PAD n'est autre que le Pacte de l'alternative démocratique mis en place par plusieurs partis, dont le FFS, le RCD, le PT et des organisations de la société civile, parmi lesquelles la LADDH. Mais cette réaction virulente de Ali Laskri n'a pas tardé à faire réagir un autre responsable du FFS, en l'occurrence Hakim Belahcel, qui n'est autre que le premier secrétaire national du parti. Se disant surpris par le message de Ali Laskri, Hakim Belahcel dit se démarquer des propos du coordinateur de l'IP. "J'ai tant voulu entretenir mon droit de réserve et ma neutralité vis-à-vis des membres de cette instance. Mais les propos proférés par Ali Laskri me poussent à rompre mon silence", estime le premier secrétaire national du FFS dans sa déclaration. Il souligne qu'"il est temps de cesser d'accuser systématiquement des camarades de traîtres et de pro-pouvoir". Dans son texte publié sur la page Facebook du FFS, il critique sévèrement l'Instance présidentielle qui compte les trois responsables démissionnaires ainsi que Ali Laskri et Hayet Taïati. "L'instance présidentielle a échoué dans son rôle qui consiste à incarner cette présidence collégiale qui devait protéger la ligne politique du parti et à veiller à la cohésion de ses militants éparpillés en multiples clans et désemparés", accuse Hakim Belahcel. Contrairement à Ali Laskri, qui prône la tenue d'un Congrès national ordinaire, Hakim Belahcel défend l'idée d'un Congrès extraordinaire comme imposé par la démission la semaine dernière des trois responsables du FFS. "Le peuple algérien et la révolution ont besoin d'un FFS fort et stabilisé, au moment où le pouvoir fait en sorte de le laminer définitivement", conclut le premier secrétaire national de ce parti.