Depuis une semaine, le nombre de personnes admises au service Covid-19 au niveau des EPH de Bouira, Sour El Ghozlane, Aïn Bessem, Lakhdaria et M'Chedallah ne cesse d'augmenter. Hélas, encore une fois beaucoup de citoyens enfreignent ces mesures. Le recours aux sanctions contre les gens récalcitrants est devenu une obligation Le retour à la case départ et la décision d'appliquer des mesures de confinement plus strictes au niveau de certaines régions du pays n'est en fait que la suite logique de l'entêtement d'une population qui a refusé de se soumettre aux gestes barrières et qui s'est expressément exclue du plan de guerre contre ce Covid-19. Comme il a été constaté ces derniers jours, le nombre de cas de personnes infectées par le virus est monté en flèche atteignant des proportions alarmantes et nos structures de santé, déjà fragiles, ont été vites submergées par le flux humain. Dans les hôpitaux, les lits disponibles sont occupés, dans les laboratoires de dépistage et d'analyse, les stocks de réactifs commencent à diminuer, les personnels de santé qui n'ont cessé de crier leur détresse et qui suppliaient les citoyens d'appliquer leurs recommandations, montrent des signes d'épuisement. Devant cette situation, les responsables ont décrété de nouvelles mesures pour barrer la route au virus. Parmi celles-ci, la fermeture des marchés hebdomadaires, l'obligation de porter une bavette, le respect de la distanciation sociale, l'interdiction d'organiser des fêtes ou des rassemblements et surtout, celle d'interdire les déplacements pendant une semaine... hélas et encore une fois beaucoup de citoyens enfreignent ces mesures. Le recours aux sanctions contre les gens récalcitrants est devenu une obligation. Parce que chez nous, en Algérie, la situation a tendance à se politiser, comme toute autre décision et action de réforme, certains crient déjà à la restriction des libertés individuelles et collectives, d'atteinte au droit de la libre circulation, à une étape supérieure dans les manoeuvres pour s'opposer au Hirak. Ce discours est celui d'une classe qui croit détenir l'exclusivité sur les concepts de démocratie, liberté et droits de l'homme, quand dans ses rangs, du moins pour celles structurées en partis, ces idéaux n'ont pas droit de cité. Arrêtons de donner la parole à des politiques qui ne se soucient guère de l'intérêt public et laissons ce domaine aux professionnels, en l'occurrence le corps médical. Arrêtons de faire l'apologie sur les chaines de télévision, publiques surtout, d'un responsable qui distribue des bavettes sur la voie publique, du wali qui use d'un langage inapproprié à son statut. Ces images participent de ces lectures politiques qui sèment le doute sur la véracité, voire l'existence même, de ce virus. Le recours à des mesures coercitives dans cette guerre contre la propagation du virus ne s'est pas fait dans la gaieté, mais reste une autre forme de lutte, face à des citoyens qui ne veulent rien savoir. Là aussi il y a des abus, des erreurs, mais fallait-il laisser les choses empirer et «se lamenter sur les ruines» comme dit le poète. En attendant ce regain de prise de conscience, voilà les propos d'un citoyen à l'occasion de la décision du déconfinement partiel ici à Bouira.