Le caractère exemplaire des relations entre l'Algérie et la Russie est à chaque fois réaffirmé entre les deux parties. Hier, le président Abdelmadjid Tebboune a reçu un appel téléphonique de son homologue russe, Vladimir Poutine. Selon un communiqué de la présidence de la République, les deux chefs d'Etat ont échangé les informations sur la lutte que mènent les deux pays contre la pandémie de coronavirus et passé en revue les relations bilatérales. À cette occasion, «le président russe a renouvelé son invitation à effectuer une visite en Russie au président Tebboune qui l'a acceptée en le remerciant, tout en convenant d'en fixer la date ultérieurement», a indiqué le document de la Présidence. Il a été également question d'énergie, de l'Opep que préside actuellement l'Algérie, et surtout du rôle de la Russie, en tant que membre de l'Opep+ dans la stabilisation de l'équilibre du marché pétrolier, selon la même source. Au plan international c'est le dossier libyen qui a été essentiellement abordé par les deux chefs d'Etat qui ont décidé «d'intensifier la concertation permanente afin de faciliter l'instauration de la paix et de la sécurité dans ce pays frère, dans le cadre d'une solution politique garantissant l'intégrité territoriale et la souveraineté nationale de la Libye», souligne le communiqué. Le règlement des conflits par la voie politique et la non-ingérence dans les affaires internes des pays tierces. Ce sont deux principes fondamentaux que partagent Alger et Moscou. Les deux pays entendent tirer un large profit de cette entente, notamment dans la crise libyenne. Durant la même journée Poutine s'est également entretenu avec le président turc, Recep Tayyip Erdogan. Selon la Présidence turque, les deux chefs d'Etat ont longuement «discuté de la question libyenne». Faut-il déduire qu'une nouvelle donne politique se dessine pour la crise libyenne? L'option n'est pas exclue. Pour le président Tebboune, la solution pour la Libye ne pourrait être militaire et il a à chaque fois réitéré la disponibilité de l'Algérie qui se tient à équidistance de l'ensemble des parties dans ce pays, à mettre un terme à la crise et à stopper l'effusion de sang. Le président Poutine a-t-il tenté de convaincre son homologue turc d'adhérer à la solution que propose l'Algérie? C'est une autre hypothèse plausible. Il faut rappeler que ce n'est pas la première fois que Tebboune et Poutine se concertent. Les deux hommes s'étaient entretenus directement pour la première fois en marge de la conférence sur la Libye qui s'est déroulée en janvier dernier à Berlin. C'est durant cet échange que Poutine a lancé son invitation à Tebboune pour se déplacer en visite officielle en Russie. Une invitation qui a été retirée lors de l'échange d'hier.