Contrairement au FLN et au RND, des partis visibles sur la scène politique et des personnalités politiques, plaident pour la suppression de la deuxième chambre parlementaire. La révision constitutionnelle pourrait aboutir à cette suppression qui semble être l'avis de la majorité des politiques. À ce propos, dans un mémorandum portant avis du parti sur l'avant-projet de révision de la Constitution, Talaïe El Hourriyet propose la suppression du Conseil de la nation, au motif que les conditions qui ont présidé à sa création ne sont plus d'actualité; institution souvent critiquée pour son déficit démocratique, son maintien est un facteur de complexité institutionnelle qui implique, en outre, des contraintes budgétaires très lourdes pour un Etat en quête de ressources, ou la suppression du tiers présidentiel pour combler le déficit démocratique du Conseil de la nation et éloigner le pouvoir exécutif de toute interférence dans sa composition. De son côté, l'ancien ministre, Abdelaziz Rahabi, plaide également pour la suppression du Conseil de la nation qu'il qualifie d'institution «budgéti-vore» et «inutile». Dans sa contribution au projet de révision de la Constitution, cet ancien diplomate considère que «le système bicaméral adossé à un régime semi-présidentiel rigide reproduira à terme les réflexes qui ont fait la fragilité de l'ordre institutionnel algérien, lequel a cédé au mimétisme et n'a tiré que la forme du modèle des nations avancées». L'ex-Hamas est parmi des formations politiques qui revendiquent la suppression du Conseil de la nation. Pour cette formation islamiste, qui a déjà siégé dans la chambre haute, «le Sénat n'a plus sa raison d'être car il avait une mission particulière que les institutions de l'époque, des années 1990, ne pouvaient pas assurer. Présentement, il n'y a aucune crainte pour le pays qui est revenu à une vie politique et parlementaire ordinaire, à la souveraineté du peuple. L'état d'urgence a été levé et la tragédie nationale est derrière nous». Certains, qui se demandent à quoi sert le Sénat, voient en ce Conseil une «maison de retraite pour privilégiés du régime». Le parti de Louisa Hanoune, le PT est contre le bicaméralisme. Ce Conseil, composé des représentants des wilayas élus au suffrage indirect, exercé par des grands électeurs, et du tiers présidentiel, coûte trop cher. Outre son budget de fonctionnement, le montant brut mensuel de l'indemnité d'un sénateur est supérieur à celui d'un député. Ce parti estime que le bicamérisme au Parlement était inapproprié car la souveraineté populaire exige l'existence d'une Assemblée législative avec une seule chambre jouissant de tous les pouvoirs; outre la réduction du nombre des membres de l'APN, ce qui donnera lieu à une réduction des dépenses de l'Etat. Pour rappel, le bicamérisme est institué par la Constitution de 1996. Certains juristes y voient une régression du parlementarisme.