Le nombre des handicapés est éligible à la hausse et devra atteindre 1800.000 invalides à l'horizon 2010. Les personnes handicapées ont célébré hier leur journée nationale. A cette occasion, le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, dans un message qu'il leur a adressé à l'occasion, a rappelé les efforts consentis par l'Etat en vue de protéger cette frange de la société. «Notre politique de solidarité nationale tend également à alléger la souffrance et les difficultés rencontrées par toute personne handicapée dans sa vie quotidienne et lui permettre ainsi de ne pas être désavantagée par rapport à une personne valide», a souligné le président de la République dans son message. En dépit de cet intérêt qui leur est porté, les handicapés continuent toujours de vivre en marge de la société. D'autant plus que leurs conditions de vie ne cessent de se détériorer, notamment avec la dégradation de leur pouvoir d'achat, à l'instar de tous les Algériens. Cependant, se voulant rassurant, Abdelaziz Bouteflika a rappelé que « la loi portant promotion et protection de la personne handicapée, promulguée au mois de mai 2002, répond à cet objectif et reconnaît les droits des personnes handicapées à une vie décente. Ces personnes ne doivent plus être marginalisées au sein de notre société et encore moins être considérées comme étant exclues». Le président de la République a en outre regretté l'inaccessibilité des handicapés à l'information. Cela malgré les progrès énormes réalisés dans les techniques de la communication. «Ayant pris part à Tunis au Sommet mondial sur la société de l'information, l'Algérie se doit d'utiliser davantage ce vecteur d'amélioration et de promotion de vos droits qui sera également très utile à vos familles, à votre environnement, mais aussi aux institutions de l'Etat» a indiqué le président de la République. Il ajoute: «Une meilleure information est nécessaire pour encourager un exercice plein et entier de leurs responsabilités par les personnes handicapées en tant que membres actifs de la société, ce qui suppose pour la société, une meilleure connaissance de la situation des handicapés et des devoirs qui lui incombent envers eux.» Néanmoins, les personnes invalides ne peuvent, dans certains cas, exercer aucune activité, ils sont donc passifs et socialement morts. Il va de soi de ne pas omettre de mentionner, dans ce sens, que la pension accordée à cette frange de la société ne dépasse pas les 1000 DA. Et avec la diminution du pouvoir d'achat et la régression, l'on se demande comment les handicapés peuvent mener une vie décente. Il convient de souligner, dans cette optique, que le budget alloué par l'Etat à cette catégorie de la population, au titre de l'aide sociale, s'élève à près de 30 milliards de dinars. Mais ce budget est-il suffisant? D'autant que leur nombre ne cesse d'augmenter. L'Office national des statistiques (ONS) a dénombré en 2005 environ 1,5 million de personnes souffrant à différents degrés de handicap physique ou mental. Tandis que le ministre de la Solidarité nationale, M.Djamel Ould Abbès, lui, avance le chiffre de 1,7 million de personnes handicapées. Selon l'ONS, ce chiffre est éligible à la hausse et devra atteindre 1800.000 handicapés à l'horizon 2010. Par ailleurs, deux projets de décrets exécutifs de la loi 02-09 du 8 mai 2002 relative à la protection et à la promotion de la personne handicapée ont été examinés hier par le conseil de gouvernement.