Applaudi, remercié, félicité... Le personnel de la santé, mobilisé face à l'épidémie, mérite tous les hommages. Car cette armée en blouses blanches ne fait pas que sauver des vies, mais brave quotidiennement les risques de contamination, la fatigue, le manque de moyens, l'anxiété et le deuil... Leur mobilisation est impressionnante et leur dévouement encore plus. Surtout lorsqu'on apprend la perte de 44 membres du personnel médical et la contamination de plus de 2300 autres depuis l'apparition du virus en Algérie. Ces chiffres dévoilés, hier, par le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, attestent certes, de l'ampleur de la propagation du virus dans le pays, mais illustrent le grand sacrifice fait par le personnel soignant. Benbouzid qui s'est déplacé à l'hôpital Mustapha Pacha pour le lancement officiel de la campagne «tous avec les médecins contre l'épidémie», a tenu à exprimer sa reconnaissances aux efforts déployés par les staffs médicaux tout en leur réitérant ses remerciements pour leurs efforts «continus» et leur souci «permanent» de fournir des soins médicaux aux personnes atteintes du Covid-19. Il n'a pas manqué de saluer «la grande efficacité dont ils ont fait montre dans l'exercice de leurs tâches. Nous sommes tous tenus de rester unis derrière les équipes médicales qui représentent la première ligne de défense dans notre guerre contre cette pandémie». Le président du Conseil scientifique de l'hôpital Mustapha Pacha a, quant à lui, appelé à soutenir les services de l'hôpital par des ressources humaines en vue de faire face à cette pandémie et de prendre en charge les personnes touchées. C'est dire que les structures sanitaires commencent à être saturées et que le personnel soignant commence à être dépassé. Avec plus de 600 contaminations journalières, cela était prévisible. Si la courbe continue sa hausse, il n'y aura pas seulement un manque de lits, mais aussi d'encadrement par le personnel soignant, déjà complètement usé par plus de 5 mois de lutte sans répit. D'ailleurs, le facteur essentiel des décès enregistrés parmi les professionnels de la santé est dû à des erreurs d'inattention qu'ils commettent en raison de l'épuisement physique et mental. C'est dire que la vie des médecins et autres soignants est de la responsabilité de chaque citoyen. En effet, le respect des mesures barrières ne va pas seulement préserver la vie de celui qui l'observe et de sa famille, mais cela va permettre de réduire fortement le risque de contamination et baissera la charge de travail sur les structures sanitaires. Modérer le flux des malades va permettre aux professionnels de la santé de ne pas travailler sous pression. Afin de sensibiliser les citoyens, les imams ont décidé d'être de la partie. L'initiative du ministère des Affaires religieuses et des Wakfs qui a débuté, hier, sur l'ensemble du territoire national, placée sous le slogan «tous avec les médecins contre l'épidémie», vise à donner un second souffle aux appels à la vigilance et aux respects des mesures de protection et de distanciation sociale. Elle vise également à appeler le citoyen à éviter toute forme d'agression contre le personnel médical. Le ministre des Affaires religieuses, Belmehdi, a d'ailleurs indiqué que «les ouléma et les imams de la nation prôneront, durant cette campagne, à travers des prêches, à l'adresse des citoyens au niveau des quartiers, la nécessité de prendre toutes les mesures préventives, en vue d'endiguer la propagation de la pandémie et de soutenir les staffs médicaux dans l'accomplissement de leurs nobles missions. Soutenir les équipes médicales qui sont en premières lignes contre la propagation de la pandémie de coronavirus est un devoir», précisant que la campagne vise à «sensibiliser le citoyen à la nécessité de soutenir les médecins par un engagement avant tout en faveur des mesures sanitaires et du respect des mesures préventives» à même de réduire le risque de contamination. Le ministre a également mis l'accent sur l'importance de protéger les personnels de la santé contre «le risque de contamination au virus et l'agressivité verbale et physique», relevant la nécessité de «la mobilisation de tout un chacun afin de soutenir cette catégorie». Il y a lieu de rappeler que le président de la République a décidé d'un durcissement des sanctions allant de 5 à 10 ans de prison ferme à l'encontre des agresseurs du personnel de la santé.