Le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, a appelé, hier mardi à Alger, à la conjugaison des efforts, entre citoyens et praticiens, afin de consolider cette première ligne de défense «des soldats blancs» contre la pandémie du Coronavirus (Covid-19) à qui il a rendu un hommage appuyé pour, a-t-il dit, leur abnégation et bravoure, méritoires, dans l'accomplissement de leurs missions. Au prix, parfois, a-t-il poursuivi, d'un sacrifice suprême dans leur lutte contre un adversaire invisible et dans des conditions difficiles. Notamment en cette période d'évolution dangereuse que connaît la pandémie du Covid-19. «Depuis le début de l'épidémie du Coronavirus en Algérie, pas moins de 44 morts et plus de 2.300 cas de contamination ont été recensés parmi le personnel médical», a indiqué le représentant du Gouvernement. Insistant, au passage, sur «la nécessité de soutenir et accompagner le personnel médical qui est en première ligne face à la pandémie et qui est en train de sacrifier sa vie pour préserver la santé des citoyens en poursuivant leur devoir en tant qu'armée blanche». Intervenant lors d'une conférence de presse animée au Centre hospitalo-universitaire (CHU) Mustapha Pacha d'Alger, en marge du lancement d'une journée spéciale en soutien aux personnels hospitaliers, sous le thème «tous avec les médecins contre la Covid-19», le Pr Abderahmane Benbouzid a lancé un appel pour soutenir ces professionnels de la santé. Qui se trouvent, a-t-il fait savoir, aux avant-postes dans la lutte contre la pandémie du Coronavirus (Covid-19) pour sauver le pays et qui sacrifient leur vie pour notre bien et notre santé. Appelant, au passage, la population, au strict respect des mesures barrières et de prévention contre ce virus. Notamment, a-t-il ajouté encore, en termes d'hygiène, de distanciation sociale, de respect du confinement sanitaire et le port obligatoire du masque. «En s'en tenant à ces mesures, les citoyens se protègent et épargnent la vie d'autrui», a fait savoir le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Avant-hier lundi, l'Algérie a enregistré un nouveau record de cas positifs avec 607 nouvelles contaminations, portant le nombre total des sujets infectés à 23.691. Le même bilan quotidien présenté par le ministère de la Santé a également fait état de 9 nouvelles victimes, pour atteindre un total de 1.087 décès depuis l'apparition de l'épidémie en Algérie. Avant-hier lundi, le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), Dr Lyes Merabet, a fait cas de plus de 50 décès et près de 3.000 infectés parmi le personnel médical. «Nous avons dépassé les 2.600 cas de personnels infectés, annoncés vendredi dernier par le directeur général de la prévention au ministère de la Santé, Pr Djamel Fourar. Pour ce syndicaliste, ces cas de contamination ont été enregistrés à différents niveaux, dont, a-t-il fait observer, des cas légers, d'autres nécessitant une hospitalisation et d'autres encore, plus compliqués parmi lesquels on déplore des morts. «Dimanche dernier, nous avons perdu deux collègues médecins, un dans le secteur public à Ghardaïa et le second dans le secteur privé aux Eucalyptus à Alger», a relevé ce syndicaliste, imputant ces décès à l'importante charge virale au sein des services Covid-19 des hôpitaux. «Cette charge virale, plus importante qu'ailleurs, est alimentée de manière régulière à travers le flux de malades qui arrivent», considère Dr Lyes Merabet. Des accidents, a fait savoir ce syndicaliste, peuvent survenir à travers des actes d'inattention de la part des personnels soignants, suite à la fatigue et l'épuisement physique et mental. Susceptibles, dès lors, a encore poursuivi le président du SNPSP, d'être contaminés. Insistant, au passage, sur le strict respect, des mesures de préventions contre la propagation de la pandémie du Coronavirus. «La solution définitive se trouve dans le respect des mesures préventives», a-t-il dit. Et tant qu'on n'est pas en mesure de casser la chaîne de transmission de ce virus et de ralentir le flux des malades, les personnels soignants seront sous pression.