Un militaire de la force française au Sahel Barkhane a été tué et deux ont été blessés jeudi matin au Mali «lors de combats contre les groupes armés terroristes», ont annoncé l'Elysée et l'armée française. Le soldat Tojohasina Razafintsalama, 25 ans, a trouvé la mort lorsque «son engin blindé a sauté au contact d'un véhicule-suicide chargé d'explosifs», a précisé la ministre française des Armées Florence Parly dans un communiqué. Lors de l'explosion, deux autres soldats de l'équipage du véhicule blindé léger, en mission de reconnaissance, ont également été blessés. Ils ont été évacués dans un état grave vers l'hôpital militaire de Gao (Nord du Mali) avant d'être rapatriés vers la France dans la soirée, a indiqué l'état-major. L'accrochage s'est déroulé dans la région de Gossi, à 150 km à l'ouest de Gao. Après l'attaque, «l'unité au contact a immédiatement engagé le combat. Dans le même temps, deux hélicoptères Tigre, puis un drone Reaper, ont été déployés afin d'appuyer les éléments au sol», a indiqué l'état-major des armées. Le président français Emmanuel Macron «s'incline avec un profond respect devant le sacrifice de ce militaire, mort dans l'accomplissement de sa mission au service de la France», a indiqué le Palais de l'Elysée. «Il salue l'engagement, le courage et la détermination de nos militaires déployés au Sahel et leur renouvelle son entière confiance pour le succès de leur mission». Tojohasina Razafintsalama était né le 20 octobre 1994 à Mahazarivo, à Madagascar. Ce célibataire sans enfant s'était engagé en 2018 et avait été déployé au Mali le 14 juillet dernier. Son décès porte à 43 le nombre de soldats français morts au combat dans le cadre des opérations Serval (2013) et Barkhane (depuis 2014), selon l'état-major. Il intervient après celui, début mai, de deux légionnaires de la force française Barkhane au Sahel, qui compte quelque 5.000 soldats. En novembre 2019, la France avait perdu 13 soldats dans un accident entre deux hélicoptères en opération au Mali. Ces derniers mois, l'armée française et celles des pays africains du G5 Sahel ont multiplié les offensives au Sahel, en particulier dans la zone dite des «trois frontières» entre Mali, Niger et Burkina Faso. Elles ont revendiqué la «neutralisation» de plusieurs dizaines de jihadistes, dont l'émir d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), l'Algérien Abdelmalek Droukdal en juin. «On a un ennemi qui est sur le reculoir, qui est aux abois et qui est affaibli mais on n'est jamais à l'abri. Il est encore capable de porter des coups. Le combat continue», a indiqué le colonel Frédéric Barbry, porte-parole de l'état-major. Les dirigeants du G5 Sahel (Niger, Tchad, Mauritanie, Burkina Faso, Mali) et Emmanuel Macron avaient réaffirmé leur détermination à poursuivre le combat lors d'un sommet à Nouakchott le 30 juin, qui faisait suite à celui organisé à Pau (Sud-Ouest de la France) en janvier.