Veut-on provoquer une crise sociale en Algérie? Ces derniers jours, le pays est frappé par une succession d'évènements qui ont provoqué la colère des citoyens. Tout a commencé par la crise de liquidités qui a duré pendant près d'un mois avant de s'accentuer à la veille de l'Aïd El Adha. Entre-temps, nos forêts ont commencé à être ravagées par le feu. Des centaines d'hectares sont en train de partir en fumée en cette période des plus caniculaires. Pour ne pas arranger les choses, la fête de l'Aïd El Adha qui s'est faite dans des conditions particulières cette année, avec la pandémie de Covid-19, a été marquée par des coupures d'eau et d'électricité mettant les citoyens dans une position des plus inconfortables. Des incidents nuisibles pour le pays, son économie et son environnement, mais auxquels nous avons déjà eu droit les années précédentes. Néanmoins, la réaction du ministère des Ressources en eau, le 2ème jour de l'Aïd, a donné raison aux adeptes de la théorie du complot. Il a dénoncé un sabotage de la station de dessalement d'eau de mer de Fouka-Marine tout en annonçant un dépôt de plainte. Le lendemain, c'est le président de la République, lui-même, qui ordonne l'ouverture d'une enquête pour déterminer les responsabilités quant à ces fâcheux incidents. «Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné aujourd'hui au Premier ministre l'ouverture immédiate d'une enquête sur les causes des incidents survenus ces derniers jours et qui ont impacté la vie des citoyens et l'économie nationale», a indiqué, hier, un communiqué. L'enquête vise à «déterminer les causes des incendies qui ont ravagé de vastes étendues de forêts, du manque de liquidités dans certaines banques et postes, de l'arrêt de la station de dessalement de Fouka-Marine et des coupures d'eau et d'électricité sans préavis dans des quartiers de la capitale et d'autres grandes villes durant les deux jours de l'Aïd El-Adha», souligne la même source. L'ouverture d'une enquête présidentielle veut dire qu'il y a eu de graves défaillances et que quelqu'un est en train de jouer à l'apprenti sorcier en tentant de provoquer la colère de la rue. Une théorie qui peut s'avérer juste du fait que, déjà, le chef de l'Etat avait dénoncé des tentatives de déstabilisation du pays par la crise du Covid-19. Lors du dernier Conseil des ministres, la semaine dernière, Abdelmadjid Tebboune avait clairement accusé des parties d'amplifier la situation dans les hôpitaux afin de porter atteinte à l'Algérie. «Il est avéré qu'il s'agissait d'actions destinées à pousser le personnel médical au désespoir à travers de telles actions, qui sont allées jusqu'au sabotage», a -t-il dénoncé. Abdelmadjid Tebboune a parlé sur la base de rapports qu'il reçoit quotidiennement sur son bureau. La décision d'ouvrir une enquête sur les derniers incidents montre qu'il a reçu des rapports des plus «inquiétants». L'enquête ouverte déterminera les responsabilités. Car, il se pourrait bien que ce n'est qu'une négligence de la part de certains responsables qui n'ont pas assumé leurs devoirs. Pourtant, le président Tebboune avait insisté pour bien préparer cette fête religieuse afin d'éviter ce genre d'incidents. Quoi qu'il en soit, c'est la première fois de l'histoire du pays que son chef prend-à-bras le corps ce type de problèmes sociaux. Ce qui dénote que c'est la fin de l'impunité...