La wilaya de Tizi Ouzou risque de connaître une recrudescence des actions de protestation dans les prochaines semaines à cause des pénuries d'eau potable. Le barrage de Taksebt n'est plus qu'à 40% de remplissage alors même qu'on est au milieu de la saison estivale marquée par une sécheresse endémique. Ce chiffre a été donné par le responsable du secteur des ressources en eau dans la wilaya de Tizi Ouzou qui s'est voulu plus rassurant en expliquant que le chiffre n'est pas si inquiétant qu'il paraît. Pour Mokrane Djouder, les 40% qui restent encore dans le barrage représentent quelque 72 millions de mètres cubes. C'est, explique-t-il, l'équivalent en capacité d'un barrage de moyenne envergure qui peut alimenter aisément et le plus normalement la wilaya de Tizi Ouzou. C'est pourquoi il n'y a pour le moment pas de quoi s'alarmer, conclut-il, tout en indiquant qu'aucune mesure exceptionnelle n'est envisagée en l'état actuel des choses. La distribution va se poursuivre le plus normalement du monde avec le même débit, mais avec les mêmes difficultés connues durant l'année. Toutefois, malgré l'optimisme, l'orateur reconnaît toutefois l'existence d'autres difficultés dans la distribution d'eau potable dans la wilaya. L'état de vétusté du réseau d'alimentation est un véritable problème pour les services concernés, mais encore pis pour l'ADE en charge de l'alimentation des populations en eau. L'état de ce dernier ne cesse de se dégrader rendant la distribution de l'eau plus difficile et aléatoire. Récemment le directeur de l'unité de l'ADE Tizi Ouzou reconnaissait ces difficultés qui sont généralement à l'origine de la colère des populations. Ce même réseau vétuste est à l'origine d'un autre problème plus grave. Actuellement, plus de 40% du volume d'eau pompée du barrage et des forages se perdent dans la nature avant d'atteindre les robinets. Une énorme quantité qui rend les choses plus compliquées. Avec de si grandes pertes, les capacités du barrage qui sont de l'ordre de 180 millions de mètres cubes sont réduites au maximum. Des pertes qui causent ainsi des perturbations dans la distribution et des pénuries qui durent parfois plusieurs mois. Cette situation est à l'origine de toutes les actions de protestations enregistrées quotidiennement à travers les communes. À Azeffoun, les citoyens du village Ath Ouandelous ont organisé un grand rassemblement devant le siège de la daïra pour exprimer leur ras-le-bol du manque d'eau récurrent qui dure depuis le début de l'été. Des solutions définitives aux mêmes difficultés qui ont poussé également les citoyens de plusieurs villages de Bouzeguène à fermer le siège de la daïra. Enfin, il convient de signaler que l'ADE enregistre de grandes difficultés dans le recouvrement de ses recettes à cause de l'irrégularité de la distribution d'eau. Beaucoup de citoyens rechignent à payer les factures à cause de ce manque d'eau. Pour eux, il n'est pas normal de s'acquitter de factures forfaitaires pour une eau qu'ils n'ont pas consommée.