Même en plein confinement, les Annabis vivaient en catimini leurs nuits d'été. Ni les risques de contamination au Covid-19, encore moins les interdictions de sortie et de circulation sont parvenus à dissuader une prudence qui a souvent manqué aux habitants de Annaba. Hormis les lieux de détente, les places publiques, les crémeries ou salons des glaces et les cafés entre autres activités, qui ont respecté le confinement, la vie nocturne à Annaba était dissimulée dans les ruelles et les arrière-quartiers de la ville. Les automobilistes aussi n'ont pas manqué à l'ordre de l'indiscipline, avec une circulation allant au-delà de 21 heures. C'est pour dire que le confinement instauré par les pouvoirs publics, en raison de la propagation du coronavirus, sur les 29 wilayas dont Annaba, n'a pas été respecté comme il se devait. Un relâchement dont témoignent les opérations de contrôle des services de police, avec des bilans quotidiens, faisant état de plusieurs arrestations de contrevenants au confinement et la mise en fourrière de centaines de véhicules et motocycles. Aujourd'hui, avec cette potion déstressante, qu'est l'allègement des heures du confinement de 6h jusqu'à 23h et la réouverture des plages, des restaurants et fast-foods, mais surtout les crèmeries du cours de la Révolution, c'est tout Annaba qui vit, par excellence ces nuits estivales. Même en l'absence de ses hôtes, les vacanciers, du moins pour cette année, c'est Annaba la Coquette «by night» qui revient de loin, après une éclipse de plus de cinq mois. Au rythme d'un état d'esprit déstressé, les habitants tentent au même titre que les commerçants de rattraper le manque à gagner, occasionné par la pandémie du Covid-19. Si pour les commerçants, la journée est dédiée à la récupération un tant soit peu, des pertes occasionnées par la pandémie du coronavirus, pour les habitants, c'est rattraper en amont et en aval, les soirées d'été non vécues en raison de la situation sanitaire. Ces animation et délivrance retrouvées, témoignent de l'engouement citoyen à une vie normale et une saison estivale vivement attendue. Depuis le cours de la Révolution jusqu'au cap de Garde, en passant par les plages de la corniche, c'est Annaba en furie. Grands et petits, qui portent une bavette et qui prennent soin d'observer les mesures de distanciation sociale, profitent le maximum des soirées douces d'été. De même pour les commerces dont l'activité est étroitement liée à la saison estivale. L'application stricte du protocole sanitaire imposé par les pouvoirs publics, s'affiche dans la rigueur, tous azimuts pour éviter le retour au confinement. Ce dernier, vu l'agitation des populations et l'animation de la ville et tous ses quartiers, traduit l'endurance d'un étouffement citoyen, sous l'emprise d'un confinement qui n'a que trop duré.