Le ministre des Mines, Mohamed Arkab, a déclaré, hier, à travers les ondes de la Chaîne 3 de la Radio nationale, que le gouvernement compte revoir la loi régissant le secteur minier. Ce texte est en voie d'achèvement, selon le ministre. Il a plaidé «de la rendre plus attractive dans le but de drainer les investisseurs en vue de permettre au secteur de contribuer à la relance économique». «Il faut s'ouvrir davantage dans ce domaine et rendre les choses flexibles et plus simples», a-t-il indiqué. «Un investisseur subit un parcours du combattant pour uniquement obtenir un permis d'exploitation minière. Nous devons revoir complètement cette loi», a-t-il estimé. Quant à la règle 51/49 régissant les investissements étrangers en Algérie, le ministre l'a trouvée «très contraignante». À ce propos, il a affirmé: «Nous devons nous concerter avec l'ensemble des départements ministériels au niveau du gouvernement pour identifier et établir définitivement la liste des substances minérales stratégiques et celle des mines non stratégiques et de libérer ainsi le domaine minier». « Nous avons besoin de produire ces matières premières nécessaires pour la relance de l'industrie», a-t-il conclu. Pour éviter de reproduire les mêmes erreurs passées, comme ce fut le cas avec le géant indien ArcelorMittal au complexe sidérurgique d' El Hadjar et l' australien de Gold Mine of Algeria dans la mine d'or de Tirek et Amesmessa à Tamanrasset, le ministre souligne qu' «il faut bien identifier et clarifier nos intérêts dans le cahier de charges». «Le domaine minier va jouer un rôle très important dans la relance et la diversification de notre économie», a-t-il en outre souligné. «Le premier objectif est la création de la matière première nécessaire pour l'industrie. Il y a plusieurs substances minérales dans notre pays, qui dispose d'un grand potentiel avec des réserves identifiées et prouvées. Le deuxième objectif est lié à la création d'emplois», a-t-il indiqué. Il a précisé que «cet objectif de relance économique que nous assurons dans notre département ministériel des mines est un réel challenge pour nous puisqu'on aura beaucoup de défis à relever». «Beaucoup de projets seront incessamment lancés pour assurer la matière première, afin de réduire les importations, a-t-il affirmé. Le premier responsable du secteur a fait état de la feuille de route tracée par son département. Il a précisé que «cette feuille de route élaborée par le secteur des mines et approuvée par le Conseil des ministres s'articule autour de quatre axes, notamment la révision de la loi régissant le secteur minier, dans le sens de la rendre plus attractive en vue de drainer le maximum d'investisseurs et l'identification du potentiel minier en utilisant les nouvelles technologies pour pouvoir mettre à jour notre carte géologique. Le troisième axe est relatif à la modernisation des mines existantes pour les rentabiliser et réaliser des extensions nécessaires pour augmenter la productivité. Tandis que le quatrième axe est lié au capital humain qu'il va falloir adapter à la prochaine étape...». Le ministre a cité trois projets structurants qui permettront de démarrer, au premier semestre 2021, l'activité sur des sites et gisement déjà avéré et étudié: «Il s'agit des gisements de fer de Ghar Djebilet, de plomb et le zinc de Oued Amizour dans la wilaya de Béjaïa et le phosphate dans tout l'Est algérien», a-t-il fait savoir. Il a poursuivi: «Nous avons finalisé les études de faisabilité et sommes en train de faire les dernières retouches pour pouvoir sélectionner les partenaires et lancer la phase de construction durant le premier trimestre 2021». «Durant la phase actuelle la priorité est accordée au site de Ghar Djebilet et la mine d'Oued Amizour qui devra fournir la matière première au profit des industries algériennes, ainsi que l'exportation de l'excédent de production à l'étranger», a-t-il ajouté. Il a fait état de la vérification des résultats de l'étude sur les capacités de production de la mine de Oued Amizour, soulignant que «la production sera lancée lors du premier trimestre de 2021». Quant à Ghar Djebilet, l'un des plus importants gisements, il a indiqué que «les études de faisabilité ont été finalisées et qu'il entrera en phase d'exploitation, en coopération avec un partenaire étranger, durant le premier trimestre de 2021, en vue de fournir la matière première au profit des usines algériennes». Enfin, il prévoit «la création d'ici 2021, de 20 000 emplois directs, dont 2 000 à Ghar Djebilet durant les premières opérations liées à phase de construction et exploitation».