Au coeur de tout développement, le secteur des transports a fait l'objet de nombreuses nouvelles décisions lors du dernier Conseil des minis-tres, visant à revoir en profondeur la gestion et le fonctionnement de ce secteur. Dans ce sens, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné «une révision de tout le système de transports sous toutes ses formes: terrestre, maritime et aérien, sur la base de la prise en compte des mesures d'efficacité et de la qualité des services». Une instruction qui rejoint étroitement la stratégie des pouvoirs publics à insuffler une nouvelle dynamique dans l'un des secteurs les plus déterminants pour asseoir des bases solides de renouveau économique. Longtemps accablé par la succession de retards dans la concrétisation des programmes inscrits au titre du développement de l'économie nationale, le secteur des transports a accumulé durant des décennies de gestion bancale, les dysfonctionnements qui l'ont empêché de jouer son rôle de support indispensable de l'investissement et la réalisation de grands projets structuraux. À cet effet, le président de la République a insisté sur l'impératif d'«accorder la priorité au développement du rail pour englober les quatre coins du pays jusqu'à Tamanrasset et au-delà, Adrar et au-delà, dans la perspective de la réalisation et de la mise en service du Port-Centre d'El Hamdania, à même d'alléger la surcharge sur le trafic routier et baisser les coûts de transport des marchandises et des personnes». Hormis la nécessité de désenclaver les zones d'ombre pour lesquelles le Plan de relance économique confère un intérêt particulier, le développement du réseau ferroviaire reste un moyen efficace et économique pour soutenir les réseaux de logistique, hautement nécessaires pour sceller les efforts de relance économiques des autres secteurs. S'exprimant sur l'épineux problème du transport aérien, le président de la République a instruit le ministre des Transports de «reconsidérer de manière globale le transport aérien et aller, si le besoin se fera sentir, vers la création d'une compagnie aérienne nationale supplémentaire pour répondre à la demande, à travers une meilleure exploitation des aéroports intérieurs pour une rentabilité acceptable et l'ouverture de nouvelles lignes internationales en vue de hisser les capacités de transport aérien national». Une mise au point qui s'impose, vu les déboires, les situations inextricables et les grèves chroniques qui ont marqué le fonctionnement de la Compagnie aérienne nationale durant ces dernières années. Et ce sans parler de l'aspect de rentabilité et impact économique et des désagréments causés aux voyageurs. Pour les observateurs, il était grand temps de se pencher sur la remise à niveau d'une entreprise qui aurait dû être, tenant compte du potentiel et des capacités qu'elle abritait, un symbole de l'économie nationale.Dans le même ordre d'idées et afin de trouver de réelles solutions pour sortir le secteur du transport maritime du marasme dans lequel il se trouve depuis des années, le président de la République a ordonné de «reconsidérer le transport maritime par l'amélioration de la gestion des ports, l'ouverture de terminaux maritimes, la consolidation de l'actuel flotte maritime pour mettre un terme à la saignée des devises du fait des coûts élevés du fret, sachant que l'actuelle flotte ne couvre que 3% du transport des marchandises importées». Il faut dire que la déchéance et descente aux enfers du secteur maritime, ne peut se mesurer que par la perte du volume des prestations et des marchés de fret, qui constituent actuellement un manque à gagner synonyme de perte sèche. Et pour cause, la disparition progressive de la flotte algérienne sous les effets de problèmes internes, au profit des armateurs étrangers, a ôté toutes ses chances au secteur de développer ses capacités qui étaient de l'ordre de 35% de couverture du fret, dans les années 80 et qui ambitionnait d'atteindre les 50%. C'est dire à quel point la mauvaise gouvernance et le mercantilisme peuvent être meurtriers pour l'économie nationale. Par ailleurs, mettant en avant le principe de la rationalisation des dépenses et la réduction de la facture des importations, le président a ordonné «l'introduction de l'utilisation du gaz liquéfié et l'électrification des trains et cesser toute acquisition de locomotives fonctionnant au gasoil».