Cela fait des années qu'il intervient financièrement pour venir en aide aux athlètes d'élite en matière de prise en charge. Lors des derniers Jeux olympiques d'hiver qui ont eu lieu à Turin, l'Algérie avait délégué deux athlètes : Laura Christelle Douibi et Noureddine Bentoumi. Ces deux sportifs avaient gagné le droit de participer à cet événement planétaire sur le terrain et n'avaient bénéficié d'aucune invitation de la part du CIO. Leur engagement aux Jeux avait été assuré par le Comité olympique algérien, en collaboration avec la fédération algérienne de ski et de sports de montagne(FASSM). Le fait de défendre les couleurs algériennes, c'était une garantie pour que leur prise en charge soit assurée par l'Etat. L'article 25 de la loi 04-10 sur le sport stipule que «l'Etat et les collectivités locales, en coordination avec le COA et les fédérations sportives, assurent la prise en charge du sport d'élite et de haut niveau par la préparation de la participation des athlètes représentant le pays aux compétitions nationales et internationales...». Or Douibi et Bentoumi sont allés aux JO de Turin sans que l'Etat ne débourse le moindre sou. Tout ce que le ministère de la Jeunesse et des Sports, en tant que représentant de cet Etat, a fait c'est de promettre à la FASSM que l'argent engagé dans cette opération sera remboursé jusqu'au dernier centime. La fédération n'ayant pas d'argent, elle s'est, naturellement, tournée vers le COA qui lui a avancé la somme nécessaire pour que les deux athlètes aillent à Turin (à peu près 2 millions de dinars). Ce qui s'est passé avec la FASSM n'a rien d'exceptionnel. Cela fait des années que le COA intervient financièrement pour venir en aide aux athlètes d'élite en matière de prise en charge. Récemment, ,l'équipe nationale d'athlétisme est allée se préparer à Tikjda (avant que le centre ne soit fermé sur intervention du MJS) et là aussi la fédération d'athlétisme a dû recourir à l'aide du COA après avoir obtenu la promesse du MJS que l'argent serait remboursé. Récemment aussi, l'équipe nationale de judo a participé à des tournois internationaux sur intervention financière de l'instance olympique, l'argent des pouvoirs publics n'ayant pas encore atterri dans les caisses de la fédération. On peut citer, encore, plusieurs autres cas où sans l'aide du COA, de nombreuses équipes nationales auraient raté des rendez-vous internationaux. En 2004 il y a eu deux grands évènements sportifs intéressant nos athlètes : les Jeux olympiques d'Athènes et les Jeux sportifs arabes d'Alger. Pour les deux compétitions, l'argent nécessaire à la préparation des sportifs n'est entré dans le compte des fédérations que fort tardivement, soit après le déroulement des deux évènements. En avril 2005, le MJS avait organisé une conférence de presse pour présenter les subventions allouées à ces fédérations au titre de l'année en cours. Lors de son intervention, l'orateur avait indiqué que 10 milliards de centimes avaient été débloqués pour la préparation des athlètes en vue des Jeux méditerranéens d'Almeria qui allaient se dérouler au mois de juin 2005. En fait ces 10 milliards représentaient le reliquat dû aux fédérations au titre de la préparation de leurs sportifs aux Jeux d'Athènes et aux Jeux d'Alger de 2004. L'argent pour Almeria n'est arrivé que bien après cette compétition. Cette situation on ne peut la mettre sur le dos du seul MJS. Ce dernier est tenu d'attendre un long processus avant que les dispositions de la loi de finances soient appliquées. Il est vrai, cependant, qu'à son niveau, une fois débloqué l'argent des subventions, il existe un cheminement à haute teneur bureaucratique qui fait que les fédérations sont servies avec du retard. Et servies «petitement» puisque certaines subventions sont vraiment ridicules. Peut-on, en effet, croire que les fédérations de sports collectifs comme le handball, le volley-ball et le basket-ball peuvent se suffire de 1 milliard et 250 millions de centimes chacune par an ? Une fédération sportive ce n'est pas que la gestion d'un championnat mais de plusieurs compétitions. Il y a aussi les équipes nationales à prendre en compte sans oublier toutes les dépenses inhérentes pour l'achat de matériel pour développer la discipline. Peut-on trouver normal qu'une fédération «roule» avec 200 millions de centimes par an au moment où des clubs de football de la division 1 annoncent, chacun, un budget de fonctionnement de 8 milliards de centimes non pas pour une année mais pour une saison sportive, c'est-à-dire à peu près neuf mois? On comprendrait cela si les clubs en question fournissaient du spectacle de qualité mais ce n'est vraiment pas le cas. Il en ressort, donc, que sans le COA l'affaire se présenterait d'une manière gravissime. L'article 58 de la loi 04-10 indique que «dans le cadre de l'exécution de ses missions notamment celles relatives à l'organisation et au soutien de la préparation des sélections nationales......., le COA bénéficie de l'aide et du concours de l'Etat selon des modalités conventionnelles». Vu les tendances bureaucratiques de l'administration algérienne, les dispositions de cet article ne sont presque pas respectées. Le COA, qui intervient dans la préparation de nos meilleurs athlètes grâce à l'apport du programme de la solidarité olympique du CIO, devient un acteur incontournable de la scène sportive nationale. Cela dérange alors qu'il s'agit d'une instance qui ne fait qu'apporter son aide au mouvement sportif national mais c'est, malheureusement, loin d'être compris de la sorte par tout le monde.