La Palestine a condamné samedi l'intention du Kosovo et de la Serbie d'ouvrir des ambassades à El Qods. Dans un communiqué de presse, le ministère palestinien des Affaires étrangères a déclaré que l'initiative de la Serbie et du Kosovo était «une agression flagrante et injustifiée contre le peuple palestinien». Le ministère a appelé la Serbie et le Kosovo à revenir sur leurs «décisions injustes». Au même moment, le secrétaire général de la Ligue arabe Ahmed Aboul-Gheit a également condamné le projet du Kosovo et de la Serbie d'ouvrir des ambassades à El Qods. Dans un communiqué, M. Aboul-Gheit a souligné que cette procédure va à l'encontre des résolutions de la légitimité internationale, du droit international et des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU. Les dirigeants de la Serbie et du Kosovo sont convenus d'une normalisation économique lors d'une réunion avec le président américain Donald Trump à la Maison-Blanche vendredi. L'accord économique soutenu par les Etats-Unis comprend également des conditions avec Israël. M. Trump ayant exigé que la Serbie déplace son ambassade en Israël à El Qods d'ici juillet prochain tandis que le Kosovo et Israël ont accepté la normalisation de leurs relations. Les Etats-Unis ont déplacé leur ambassade à El Qods il y a plus de 2 ans après une décision vivement contestée par la communauté internationale de reconnaître la ville comme capitale d'Israël. Les Palestiniens considèrent la partie orientale de la ville comme la capitale de leur futur Etat. Le Kosovo a déclaré son indépendance de la Serbie en 2008. La Serbie refuse de reconnaître cette décision et considère le Kosovo comme une province de son territoire national. La Turquie s'est déclarée hier «déçue» par la décision du Kosovo, à majorité musulmane, d'établir des relations diplomatiques avec Israël et d'ouvrir une ambassade à El Qods. La Turquie, qui défend la cause palestinienne, a été l'un des premiers pays à reconnaître le Kosovo lorsqu'il a proclamé en 2008 son indépendance de la Serbie. «Rien que l'idée que les responsables du Kosovo fassent un tel pas, qui est une claire violation du droit international, est décevante», a déclaré le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué. Il a appelé les dirigeants du Kosovo à éviter toute mesure qui pourrait porter atteinte au statut légal de la Ville sainte. Vendredi, le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait annoncé que le Kosovo allait établir des relations diplomatiques avec l'Etat hébreu et ouvrir lui aussi son ambassade à El Qods. «Le Kosovo sera le premier pays à majorité musulmane à ouvrir une ambassade à Jérusalem», a déclaré Netanyahu, remerciant le président américain Donald Trump pour sa «contribution» à ces succès diplomatiques pour Israël. Succès censés adoucir la plaie des déconvenues essuyées récemment auprès du Soudan et de certains émirats sommés d'imiter l'exemple émirati. Dans un premier communiqué tard samedi, le ministère turc des Affaires étrangères s'est déclaré «gravement préoccupé» par l'initiative de la Serbie. Avec le transfert de son ambassade de Tel-Aviv à Jérusalem, la Serbie emboîte le pas aux Etats-Unis et au Guatemala qui avaient transféré leur ambassade en mai 2018, brisant le consensus international, et provoquant la colère des Palestiniens et de la plupart des pays musulmans. Le statut de Jérusalem est l'une des questions les plus épineuses en vue d'un règlement du conflit israélo-palestinien. L'ONU considère que cette question doit faire l'objet d'un accord entre Israéliens et Palestiniens, et qu'en attendant les Etats ne doivent pas établir à Jérusalem leur représentation diplomatique en Israël. L'Etat hébreu a occupé Jérusalem-Est en 1967, l'a «annexée» et prétend considèrer l'ensemble de la ville comme sa capitale «éternelle» et «indivisible». Les Palestiniens veulent faire d'El Qods-Est la capitale de l'Etat qu'ils revendiquent.