On est au mois de juillet dernier. La wilaya de Sétif est au bord de la catastrophe sanitaire. Le coronavirus est en train de faire des ravages dans la capitale des Hauts-Plateaux de l'Est. Les services des urgences sont débordés, les médecins tirent la sonnette d'alarme. C'est le chaos! Deux mois plus tard, cette wilaya centrale du pays est en passe de vaincre le Covid-19. La situation épidémique s'est stabilisée. Le nombre de contaminations journalières est arrivé à un niveau faible, et cela durant une longue période. Mieux encore, le 8 septembre dernier, elle n'a, pour la première fois depuis des mois, enregistré aucun cas de coronavirus ni décès. Le confinement sanitaire a été levé au début du mois de septembre. Jeudi dernier, elle est passée à une nouvelle étape dans ce «retour progressif» à la normale. Le CHU Mohamed Abdennour Saâdna a annoncé une reprise des activités hospitalières hors-coronavirus. La deuxième wilaya la plus peuplée du pays et qui est surtout considérée comme un carrefour commercial, est en train de réussir un pari qui n'était pas du tout évident. Il faut dire que les spécialistes craignaient le pire pour Sétif, tout comme Biskra et Batna qui, elles aussi sont en train de gagner leur «guerre» contre la maladie. Quelles sont les secrets de cette réussite? Les épidémiologistes se devaient de nous donner des réponses, surtout qu'en parallèle, les wilayas d'Alger et de Blida continuent de caracoler en tête des bilans journaliers des contaminations au coronavirus. Pis encore, les chiffres restent relativement élevés, avec des dizaines de cas par jour. Rien que jeudi dernier, Alger a enregistré 63 cas et Blida 41 cas. Certes, les contaminations globales sont en nette diminution et l'«enfer» que l'on attendait «post-déconfinement» n'a pas eu lieu; même la pression a diminué sur tous les hôpitaux du pays. Néanmoins, ce virus continue à circuler. Il existe toujours et tue encore une dizaine de personnes par jour. Avec le changement de saison, l'arrivée d'une seconde vague, n'est pas écartée, comme on a pu le voir en Europe, le risque est donc toujours là. On doit, dès lors, comprendre Sétif et s'inspirer de cet exemple. Seules les enquêtes épidémiologiques permettront de le faire. Comme le confirme le professeur Mohamed Belhocine, président de la cellule opérationnelle chargée de l'investigation et du suivi des enquêtes épidémiologiques. «Les enquêtes épidémiologiques demeurent l'unique solution pour circonscrire la propagation de la pandémie du Covid-19», a-t-il soutenu, jeudi dernier, à partir de Tizi Ouzou, une wilaya qui connaît une forte recrudescence de la pandémie. «À l'heure actuelle, il n'y a aucune solution face à la pandémie ni médicament ni vaccin efficace et la seule solution demeure sa maîtrise et sa circonscription à travers les enquêtes épidémiologiques et le recours au confinement des sujets contacts pour couper les chaînes de transmission», a-t-il soutenu. Tout en admettant la difficulté de mener toutes les enquêtes nécessaires, il fera remarquer qu'aucun pays ne possède de solution miracle et ces enquêtes demeurent l'unique solution auxquelles il n'y a pas d'alternative. Le professeur Belhocine, s'appuyant sur les recommandations de l'OMS fera remarquer qu'«aucun pays au monde n'a de solution pour cette pandémie et nous sommes obligés de respecter les fondamentaux du contrôle de la pandémie.