L'ex-président du CNS a placé chacun face à ses responsabilités. Chérif Tifaoui est un homme connu pour être quelqu'un qui ne mâche pas ses mots. Lorsqu'il présidait aux destinées de la Fédération algérienne de karaté dans les années 90, il n'hésitait pas à monter au créneau pour défendre le mouvement associatif sportif. C'est ainsi qu'en 1992, il était allé jusqu'à démissionner de son poste de président du Comité olympique algérien par solidarité avec Omar Kezzal, le président de la Fédération algérienne de football, qui subissait une pression terrible de la part de l'administration centrale. Un peu plus tard, c'est de son poste de président du Conseil national des sports qu'il avait démissionné en signe de protestation contre le décret exécutif relatif à l'organisation et au fonctionnement des fédérations sportives. Jeudi, il a tenu à assister à l'assemblée générale ordinaire du COA et même à intervenir à la tribune par la lecture d'un discours dans lequel il ne s'est pas gêné pour dire des vérités sur ce qui se passe dans le milieu du sport en ce moment. Pour lui, il y a «une culture de l'affrontement qui est installée depuis quelque temps au sein du mouvement sportif national et de sa périphérie», indiquant que «le sport national vit des moments d'une extrême difficulté et se trouve fragilisé de jour en jour. L'on cherche à occulter le problème sérieux que vit le mouvement sportif national et l'urgente nécessité de solutions par des déclarations marquées par l'exclusion». L'ex président du CNS fera, ensuite, référence à tous ceux qui «subissent les affres de l'exclusion» en stigmatisant «la dobermania qui semble être devenue le sport favori de ceux dont l'action, à ce jour, n'a réussi qu'à fragiliser encore plus le sport national. L'opération de harcèlement à laquelle sont soumis les fédérations sportives et le mouvement olympique doit cesser dans les plus brefs délais». M.Tifaoui fera, également, un bref rappel aux conditions qui avaient prévalu en 1997 au moment de sa démission du CNS affirmant qu'il avait attiré l'attention du président de la République et celle du chef du gouvernement par le biais d'un mémorandum qu'il leur avait adressé au sujet d'un décret sur les fédérations sportives. Il ajoutera que «le mouvement sportif national est prêt à ouvrir un débat public pour situer les responsabilités de toutes les parties qui, par leurs actions, ont mené le sport national dans la situation de délabrement dans lequel il se trouve aujourd'hui». M.Tifaoui posera, ensuite les questions de savoir «qui a cycliquement déstabilisé les instances sportives?» et «qui empêche de définir et assainir les relations entre le MSN et le MJS?». «Comment tolérer qu'à chaque nouveau responsable, l'on cherche à élire «ses fédérations», à désigner «ses représentants» et «ses entraîneurs» et à élaborer «ses lois et règlements»?», assènera-t-il avant de poursuivre: «Ce n'est pas le mouvement sportif national qui a décapité à plusieurs reprises des bureaux compétents et légalement élus. Ce n'est pas lui, également, qui a fait la chasse à des cadres compétents qui, marginalisés et exclus dans leur propre pays, font, aujourd'hui, le bonheur d'illustres institutions comme l'Unesco, la Fifa ou le Cijm ». Vers la fin de son discours, M.Tifaoui rappellera à l'assistance qu'en 1989, c'est le mouvement sportif national avec l'appui du ministre de l'époque, M.Cherif Rahmani, qui avait permis de tester le processus démocratique qui allait se mettre en application dans le pays. Pour terminer, il indiquera que «pour arrêter la fragilisation rampante et pernicieuse du MSN, il est indispensable que toutes les bonnes volontés et les forces vives du sport national ainsi que les pouvoirs publics s'unissent pour organiser et mener une large et sérieuse réflexion à même de déboucher sur un véritable pacte national pour la refonte et le développement du MSN. Le bricolage et l'improvisation doivent être éradiqués du MSN».