Le différend ayant opposé la commune d'Ahnif, wilaya de Bouira, à la société CMGypso, une société spécialisée dans l'industrie du plâtre, autour de l'exploitation d'un gisement de plâtre à Menhar I, ne semble pas connaître son épilogue. Alors qu'un comité de citoyens, constitué pour le suivi de ce projet, conteste tout transfert des unités de production vers une autre commune, en l'occurrence El-Aâdjiba, une pétition rassemblant plus de 1.800 signatures, à en croire certaines sources, continue de circuler. Le gérant de la société CMGypso, en l'occurrence M.Madani, insiste sur l'emplacement de ces unités dans le territoire de la commune d'El-Aâdjiba. Or, pour lui, «les sites proposés par la commune d'Ahnif ne répondent pas aux critères économiques du projet, en revanche, dans celui qu'on a choisi à El-Aâdjiba, tous les moyens sont réunis». L'endroit est stratégique, situé à 50 m seulement de l'autoroute Est-Ouest, de l'eau et de l'électricité. Aussi, on signale que dans une réponse de l'ANA (Agence nationale des autoroutes), à la demande d'accès à l'autoroute formulée par CMGypso, en mars 2001, il a été précisé que l'accès ne peut se faire que par l'échangeur d'El-Aâdjiba. Quant au site proposé par la commune d'Ahnif, à en croire M.Madani, «il est loin de répondre aux besoins de la réalisation de ce projet», et pour soutenir sa position, il déclare: «Le choix du site d'El-Aâdjiba a été fait par des spécialistes» et de poursuivre: «La CMGypso travaille avec un partenaire étranger qui ne va pas hésiter à abandonner le projet au cas où les conditions permettant de faire face à la concurrence ne seraient pas réunies.» Ce qui va sans nul doute compromettre ce projet. Du côté des responsables de la commune d'Ahnif, on entend un autre son de cloche. Alors ils se disent disposés à garantir toutes les conditions nécessaires pour la réalisation de ce projet dans le territoire de la commune, «le promoteur joue à cache-cache», puisque d'après notre interlocuteur «il n'a pas respecté les engagements pris». Or, dans une demande qu'il a adressée à la commune d'Ahnif, le 12 novembre 1997, il s'est engagé sur le fait que « le choix du site d'implantation se fera avec la collaboration de la commune d'Ahnif ». Le SG de cette commune affirme. «Nous nous sommes engagés à faciliter l'installation là où il veut, dans le territoire de notre commune.» Ce qui a amené le promoteur à accepter toutes les conditions posées par les citoyens dans un rassemblement tenu le 21 décembre dernier. Suite à cela, une commission a été dépêchée sur le terrain pour la prospection d'un site non loin de celui choisi par CMGypso. Devant le rejet de la proposition par le promoteur, une délégation dirigée par M.Drissi, maire d'Ahnif, s'est rendue le 26 décembre dernier chez le wali de Bouira qui, juste après, a intimé à la société l'ordre d'arrêter les travaux. Après quelques jours, les citoyens remarquant la reprise des travaux à El-Aâdjiba, ont alerté les membres du comité de suivi qui ont adressé une correspondance à l'APC en date du 8 janvier, où ils ont interpellé le président de l'APC «à mettre en oeuvre toute démarche appropriée afin de mettre un terme à cette provocation et prévenir toute situation fâcheuse qui pourrait en résulter». Devant cette situation de blocage qui ne présage pas d'une fin heureuse, trouvera-t-on un compromis qui arrangera les deux parties?