Ce mode de formation draine aujourd´hui de plus en plus d´adeptes. «Depuis l´ouverture des sessions de formation pour les femmes au foyer, j´attends avec impatience les jours où j´ai cours de pâtisserie », nous confia une stagiaire rencontrée au centre de formation professionnelle de Ouled Yaïch à Blida. Elles sont nombreuses celles qui ont retrouvé une motivation à joindre une spécialité proposée pour les femmes au foyer. Ce mode de formation draine aujourd´hui de plus en plus d´adeptes, des femmes de différents âges en quête d´apprentissage et d´objectif. Une dame nous confiera qu´elle se sentait plus utile et plus vivante en reprenant l´activité : «Mes enfants ont grandi et n´ont plus autant besoin de moi qu´avant, de l´énergie j´en ai, donc, je veux rester toujours dynamique, un dynamisme qu´on ne peut pas entretenir sans activité, ni projet dans la vie». Gratuite, cette formule permet à certaines d´apprendre un métier qui leur permettra d´être indépendantes financièrement, d´autres se sentent valorisées rien qu´en pensant à l´idée d´obtenir une attestation qu´elles montreront fièrement à leurs progénitures et époux. Enfin les motivations des femmes stagiaires rencontrées sont variées, mais ce qui les réunit c´est la volonté d´être en classe, attentives aux cours dans une ambiance bon enfant vu que des liens amicaux se sont tissés entre ces apprenties. Parmi les spécialités proposées, il y a la gastronomie qui attire beaucoup de femmes qui aspirent également à varier les plats proposés à leurs familles, les premiers soins aussi utiles et pratiques, notamment, dans l´éducation des enfants, et bien d´autres spécialités comme les travaux manuels, couture, broderie et enfin l´initiation à l'informatique. Pour la deuxième rentrée du secteur de la formation professionnelle au niveau de la wilaya de Blida, en février dernier, elles étaient 631 femmes inscrites aux différents stages proposés. A la fin de l'année 2005 et depuis le lancement de la formation des femmes au foyer en 2004, plus de 1000 femmes au foyer ont bénéficié de formations dans le mode de formation qui leur a été proposé dans la wilaya de Blida. Une formule qui fonctionne aussi bien dans la ville que dans les petites localités, où l'on apprend que l´engouement est le même. Au centre de formation professionnelle d´El Affroun, 169 femmes ont bénéficié de ce type de formation. C´est ainsi que de bouche-à-oreille particulièrement des femmes de tout âge notamment, entre 40 et 50 ans ont envahi ce centre de formation pour apprendre un métier et bénéficier ainsi d´une formation qualifiante leur permettant même de produire une activité rémunératrice. Ces femmes qui décrochent un savoir-faire peuvent bénéficier de petits prêts non rémunérés. L´Angem (l´Agence nationale de gestion de microcrédit) octroie des prêts destinés à l´achat de matières premières pour des projets dont le coût ne dépasse pas les 3000.000 DA. Le dispositif du microcrédit de l´Angem offre également la possibilité d´obtenir un petit crédit bancaire pour concrétiser un projet dont le coût est compris entre 50.000 et 400.000 DA pour l´acquisition d´un petit équipement et de matières premières nécessaires à la création d´une activité. Ces microcrédits seront remboursables dans une ou cinq années. Une aide propice qui peut être un bon point de départ pour certaines détentrices de petits revenus instables et irréguliers ou qui n´ont carrément pas de revenus. A retenir que parmi les 56 dossiers financés par l´Angem de Blida, 31 femmes ont été bénéficiaires et parmi les 114 dossiers en cours d´étude, la moitié sont des projets initiés par des femmes ce qui est encourageant. L´artisanat reste le créneau le plus en vogue et le plus demandé, sachant que parmi les 56 projets financés, 39 sont des projets artisanaux. Ce qui est générateur d´emplois directs et même indirects.