Les Lieux saints de l'islam s'ouvrent aux futurs pèlerins. La Omra va progressivement reprendre à partir du 4 octobre, a annoncé, mardi dernier, le ministre saoudien de l'Intérieur. Dans un premier temps cela concernera uniquement les nationaux et les étrangers se trouvant sur le territoire saoudien. «6000 citoyens (saoudiens) et résidents (étrangers) du royaume seront autorisés chaque jour à faire la Omra, à partir du 4 octobre», précise le ministère dans un communiqué répercuté par l'agence de presse officielle saoudienne SPA. Et pour le reste du monde cela sera pour quand? Les musulmans venant de l'étranger seront, eux, autorisés à partir du 1er novembre, quand le nombre de pèlerins admis s'élèvera à 20.000 par jour, indique la même source. La décision de reprendre la Omra a été prise pour répondre aux voeux «des musulmans du pays et de l'étranger de pouvoir se rendre dans leurs Lieux saints», a déclaré le ministère de l'Intérieur. Une date hautement symbolique pour les Algériens qui célébreront le 66ème anniversaire du déclenchement de leur révolution et qui auront un autre rendez-vous majeur: le référendum de la nouvelle Constitution. Bon nombre de concitoyens qui ont dû certainement renoncer, la mort dans l'âme au Hadj cette année, accueilleront cette décision qui leur permettra de réaliser leur rêve. Celui de tout musulman: accomplir un des cinq piliers de l'islam, une fois dans sa vie. La décision de reprendre la Omra a été prise pour répondre aux voeux «des musulmans du pays et de l'étranger de pouvoir se rendre dans leurs Lieux saints», a déclaré le ministère de l'Intérieur. L'Arabie saoudite avait officiellement annoncé, le 26 juin dernier, que le Hadj de cette année serait annulé à l'exception de quelques centaines de ses citoyens. C'était dans l'air au tout début de la pandémie. Les choses ne s'étant pas arrangées, la sentence est tombée tel un couperet. Hormis quelques Saoudiens, La Mecque n'a pas accueilli, cette année, d'autres pèlerins. Les frontières sont restées fermées pour ceux d'autres pays qui aspiraient s'y rendre. «Le nombre de pèlerins sera d'environ un millier, un peu moins, un peu plus», avait indiqué le ministre saoudien du Hadj, Mohammed Benten, au cours d'une conférence de presse. Le Hadj de cette année a été réservé uniquement aux personnes de différentes nationalités qui souhaitent l'accomplir et qui se trouvaient en Arabie saoudite. Une première depuis l'existence de ce qui est qualifié de plus grande manifestation religieuse au monde. Près de 3 millions de fidèles y ont pris part en 2019. Une «double peine» pour les Algériens qui sont déjà privés de mosquées depuis que des mesures nécessaires, pour la limitation de la propagation du coronavirus, ont été prises. Comme partout dans la plupart des pays musulmans, un des repères autour desquels s'articule, annuellement mais de façon retentissante, la vie de toute personne appartenant à la communauté musulmane s'est retrouvé torpillé par le Covid-19. Quelque 30000 Algériens, c'est le nombre de visas accordés à l'Algérie par les autorités saoudiennes pour les postulants au Hadj, ont dû prendre leur mal en patience. C'est toute une organisation autour d'un événement qui doit marquer un moment majeur, unique de leur vie de croyant, aux allures de fête, qui a viré au cauchemar. Une fête gâchée par un Covid-19 meurtrier et sans pitié, qui a tout emporté sur son passage, mis à l'arrêt des entreprises, provoqué des pertes d'emplois, cloué des avions au sol, malmené les rapports sociaux... C'est dans cette conjoncture sanitaire désastreuse, unique dans l'histoire de l'humanité, qu'a dû être prise la décision de suspendre la Omra «temporairement» au début du mois de mars et de maintenir le Hadj uniquement à un nombre restreint de personnes résidant ou se trouvant sur le territoire du Royaume wahhabite pour ne pas amplifier la tragédie que vit la planète, provoquée par le coronavirus. L'Arabie saoudite a enregistré plus de 330 000 cas de contaminations - le nombre le plus élevé du Golfe - et plus de 4500 décès, selon un bilan officiel établi mardi dernier. Malgré ces chiffres guère rassurants, Riyadh a décidé de relancer le «tourisme religieux» qui représente une manne de 12 milliards de dollars par an...Un pari audacieux, mais risqué.