Le président du MSP, Abderrezak Makri, menace d'opter pour le soutien à la révolte populaire en cas, dit-il, de fraude lors du référendum et des élections législatives et locales prochaines. Ce doute en la compétence de l'Anie est à proprement parler une accusation infondée. Intervenant à l'ouverture des travaux de la rencontre des responsables de ses structures et instances, le président du MSP conditionne la décision de son parti de renoncer à sa stratégie participationniste aux rendez-vous électoraux «au retour du Hirak». Il a affirmé sur sa lancée que son parti a appelé, dans ce sens, le pouvoir à «se ressaisir». «Si les tenants du pouvoir recourent à la fraude lors du référendum, et des élections législatives et locales prochaines, les Algériens pourront changer de vision, en renouant avec le Hirak», a-t-il mis en garde. «Le courant s'opposant au projet de révision constitutionnelle est si important qu'il n'a pas besoin de campagne et du MSP pour triompher», a-t-il soutenu. Il considère «les élections législatives locales et anticipées comme une autre occasion de rectifier le tir et permettre que le rapport des forces politiques soit conforme aux rapports des forces sociales», a-t-il fait savoir. Le leader de la formation islamiste pense déjà à l'après-référendum. «Ce qui nous intéresse, c'est que le référendum ne soit pas entaché de fraude», a-t-il également indiqué. Pour le chef du l'ex-Hamas, le courant refusant le projet de l'amendement constitutionnel est «aussi bien majoritaire que très fort». Par conséquent, il appelle les décideurs à «ne pas s'aventurer, en persistant à aller à contre-courant de la volonté populaire». «Le passage en force par le recours à la fraude pour imposer le projet d'amendement constitutionnel engendrera une très grave crise politique», prévoit-il. Par contre, poursuit-il, «si le ‘'non'' l'emporte, ce sera une occasion inespérée, de rectifier le tir». Même si le texte sera adopté, le premier responsable de la formation politique du défunt Mahfoudh Nahnah considère que «les choses pourraient être rectifiées lors de l'élaboration et l'adoption des lois organiques». Il a déploré le refus de l'administration de lui accorder l'autorisation d'organiser, récemment, un meeting à Sétif et une action de proximité, dans le cadre de la campagne référendaire à Oran. Etant donné que le projet d'amendement constitutionnel n'est pas consensuel, le choix du 1er novembre pour organiser le référendum devient «problématique», a-t-il dit. «La Constitution de 2020 est plus mauvaise que celle de 2016», a-t-il encore soutenu, indiquant que «les choses se sont éclaircies» davantage car la «Constitution de la bande n'est pas pire que l'actuel texte». «Ceux qui soutiennent et défendent la Constitution de 2020 sont les mêmes que ceux ayant voté pour la Constitution de 2016», a-t-il rappelé.