Les 10 premiers jours du mois d'octobre 2020 ont été, pour les gens de la justice, plus qu'éprouvants. Si les magistrats ne bossent dans une salle d'audience, qu'une fois par semaine, les autres robes noires tournent à longueur d'année judiciaire, dans toutes les juridictions possibles et inimaginables. Ajoutez les fréquentes visites aux clients dans les pénitentiers et prisons du pays, et vous aurez un net aperçu de la noble et pointilleuse profession d'avocat. Tenez, la semaine dernière, nous avions vu à l'oeuvre une kyrielle de conseils qui s'échinaient à tenter de faire du bon boulot. Ce fut au moment de la guéguerre entre le Conseil de l'ordre d'Alger et les magistrats de la première chambre correctionnelle de la capitale! Cela était allé du doyen Me Miloud Brahimi, non seulement toujours debout, mais encore actif et productif, en matière de dépôt de mémoires, à l'entreprenant Me Ahmed Hadj - Nacer, au jeune et fougueux Me Zakaria Zourak, toujours aussi bien appliqué, Me Madjida Hakimi qui entre élégamment dans sa 23e année de pratique du droit, en passant par l'omniprésent et accrocheur me Mostefa Bouchachi, le dynamique me Kamel Maâchou, l'avocate au sang - froid légendaire, me Aïcha Boudiaf de Rouiba, me Salem, reviennent sur l'état du bâtonnier d'Alger, Abdelmadjid Silini qui a repris des couleurs après les malheureux incidents de mercredi 23 et du samedi 26 septembre 2020. La bourrasque des robes noires passée, on se prépare aux prochaines joutes, marquées par la méfiance de la défiance des uns et des autres! Les concepts éculés reviennent à chaque incident d'audience. À l'expression «justice du téléphone et des instructions», on décide d'une sentence implacable, et placarde un silence assourdissant au nom du sacro-saint principe de la «police de l'audience». Au moment où le pouvoir tente d'obtenir le maximum de soutien de la part de tous, et en particulier de l'élite nationale, ces histoires devraient se terrer au moins après les importantes échéances qui pointent leur nez à l'horizon!», estime un grand ancien avocat des années 80, mais immobilisé par une sale maladie chronique qu'il traîne depuis 18 mois C'est pourquoi, les jeunes de la nouvelle génération des robes noires se démarquent de ceux qui militent pour tout, sauf pour le «droit de la défense»! me Ahmed Hadj-Nacer, la chevelure et une barbe blanches en bataille, explique à qui veut l'entendre que le moment est à la vigilance car il y va de la liberté des gens! Venant de Souk Ahras, me Agouni, un membre du collectif de la défense de Mahieddine Tahkout, évoque avec insistance, le fait que la justice devrait quitter l'habit de la décennie 2 000 et se mettre au diapason de la nouvelle ère. Celle du renouveau et de la clarté, et se mettre à l'heure de la nouvelle République, ou pour faire plaisir au duo Tebboune-Zeghmati, la nouvelle Algérie.