L'Union des avocats préconise l'abolition de la peine de mort. «La première Conférence des avocats d'Algérie, réunie les 23 et 24 mars 2006 à Club des Pins - Alger, élargie aux membres du Collectif historique des avocats du FLN, lance un appel à tous les avocats du monde afin qu'ils puissent obtenir la fermeture de tous les lieux de détention ou de rétention tel que Guantanamo, où les personnes sont privées de la protection des lois nationales et internationales», indique un communiqué de l'Unba rendu public hier. «Les avocats sont appelés à agir auprès de leurs gouvernements et des instances internationales pour exiger le respect des conventions internationales contre la torture et les traitements inhumains et dégradants», ajoute-t-on. La Conférence a décidé la création d'un secrétariat permanent dont le siège est fixé à Alger. Le «Collectif» des avocats du FLN est connu pour avoir défié la partialité de la justice coloniale en portant l'affaire algérienne sur l'arène internationale, rappelle-t-on. Me Abdelmadjid Selini a estimé que «ces espaces de non-droit doivent être fermés», lors d'une conférence de presse qu'il a animée hier au Forum d'El Moudjahid à Alger. Cet appel donne également la possibilité aux avocats du monde à défendre les personnes détenues arbitrairement par la plus grande puissance militaire, explique-t-il actuellement, une délégation officielle algérienne, constituée de représentants des Affaires étrangères, de la Justice et de la Défense, «s'est déplacée entre le 12 et le 18 mars, à la base américaine de Guantanamo, pour s'entretenir avec les détenus algériens». Il s'agit de 26 Algériens détenus au camp Delta dont 6 ont été arrêtés en Bosnie, 1 en Géorgie et les autres au Pakistan et en Afghanistan, précise-t-on. Auparavant, un député d'El Islah avait émis le voeu d'aller à Guantanamo pour rencontrer les détenus algériens. Il avait même tenu une conférence de presse en ce sens. Mais on ne sait s'il s'y est rendu ou pas. Me Selini, président de l'Union nationale des barreaux d'Algérie (Unba), a fait le point hier sur la première «journée nationale de l'avocat et des droits de la défense» qui a coïncidé avec l'anniversaire de l'assassinat de Ali Boumendjel, le 23 mars 1957, suite à une torture atroce qui a duré 43 jours, rappelle-t-il en ayant une pensée à sa mémoire. L'intervenant a souligné l'importance du discours du président Bouteflika, prononcé le jour de l'ouverture des travaux de la conférence, qui reflète «une connaissance approfondie de la profession». Les recommandations de la Conférence insistent sur la révision du statut de l'avocat, selon le projet proposé par l'Union, la création d'un institut pour former des avocats, la rédaction d'une charte de l'éthique et de déontologie commune entre les avocats et les magistrats, la création d'une commission de suivi de la réforme de la justice, la libération des juges des contraintes du nombre d'affaires à traiter sans donner le temps à l'avocat d'étudier son dossier, l'abolition de la peine de mort, la révision du système fiscal pour l'avocat et enfin «l'engagement de l'avocat à prendre en charge et à présenter son aide pour concrétiser les objectifs de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale».