La rencontre vise à réaffirmer la place et le rôle de l'avocat en matière de sauvegarde des droits de la défense. «De la défense des principes de la Révolution à la défense de l'Etat des droits», tel est le thème choisi par les organisateurs de la conférence nationale ordinaire des avocats qui s'ouvre, ce matin, au Palais des nations, à Alger et qui réunira, deux jours durant, quelque 1400 participants venus des quatre coins du pays. Convoquée tous les trois ans, cette réunion, selon le bâtonnier national, M.Abdelmadjid Sellini, mobilise 1250 membres du barreau algérien et plus d'une cinquantaine de leurs confrères européens (France, Espagne, Belgique, Italie), américains et arabes (Maghreb et Machrek) en qualité d'invités. L'association Unba (Union nationale des barreaux d'Algérie) qui organise cette manifestation convie en effet, les représentants de toutes les organisations et autres syndicats de la profession de par le monde auxquels elle est liée par des conventions et des accords de coopération. Le choix de la date a été mûrement réfléchi puisque l'Unba a retenu, de façon unanime, la date-anniversaire du chahid Ali Boumendjel qui est également la Journée nationale du barreau et des droits de la défense en Algérie. Me Sellini explique que «le choix de cette date est symbolique des sacrifices consentis par les avocats algériens pour l'indépendance du pays et leur engagement ainsi que leur fidélité envers les idéaux pour lesquels sont morts leurs confrères durant la lutte de libération nationale», ce qui a conduit l'Unba à inviter également d'anciens avocats des collectifs du FLN «pour apporter leur témoignage sur le rôle des avocats au cours de la Révolution». La rencontre vise d'abord et surtout à réaffirmer la place et le rôle de l'avocat en matière de sauvegarde des droits de la défense. Compte tenu de l'expérience engrangée depuis l'indépendance nationale, au lendemain de laquelle les avocats algériens s'étaient mobilisés pour gérer le secteur de la justice, caractérisé alors par l'inexistence de magistrats, le bâtonnier national estime qu'il appartient aux avocats, également, de débattre des défis et des enjeux de l'avenir. Comme il leur incombe d'être à l'affût de toutes les innovations et transformations techniques et technologiques qui interpellent la profession, de manière à conforter le niveau de compétence et d'efficience des membres du barreau à l'heure de l'édification de l'Etat de droit et des contraintes induites par la mondialisation. Aujourd'hui et demain, les avocats pourront donc débattre en toute objectivité de la situation qui prévaut, à l'heure actuelle, sur le terrain complexe de la justice. Ils aborderont, à partir d'un état des lieux de leur profession, les nécessaires accommodations et les réponses à apporter aux multiples et pesantes contraintes que nombre de leurs confrères subissent dans la quotidienneté, souvent désarmés quant aux voies et moyens à entreprendre pour avancer dans leur quête d'un exercice du métier exemplaire. Sur ce terrain, le thème de la réforme de la justice revêtira sans nul doute leur principal souci car il est corrélatif de celui des difficultés et des droits de la défense, des droits souvent réduits à leur plus simple expression. Qui plus est, la communication sur «le rôle de l'avocat et la réconciliation nationale» que présentera Farouk Ksentini, président de la commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l'homme focalisera l'attention du fait de la conjoncture autant que de la conjecture. Abdelmadjid Sellini considère, à cet égard, que cette intervention posera les jalons d'une recommandation des travaux de la conférence pour la mobilisation des avocats algériens en faveur de la concrétisation de la charte pour la paix et la réconciliation. Autant dire qu'à profession noble, il convient d'assigner de nobles missions.