Le Festival du film arabe et méditerranéen de la Catalogne atteint sa 14e édition pour continuer à donner la parole au cinéma arabe et méditerranéen. Il se déroulera du 5 au 15 novembre 2020, à la Filmoteca de Catalunya et en ligne, en adaptant son format aux restrictions liées à la pandémie du Covid-19. Le thème choisi pour l'édition 2020 envisage une perspective de genre, car il considère les formes de résistance collectives, privées et quotidiennes. Le Festival présentera des films inédits et aussi des films classiques. En effet, des anciens et des films récents figurent au programme. Cette année, les films de la section des films classiques ont été sélectionnés par la prestigieuse cinéaste palestinienne Mai Masri, dont les oeuvres tendent à mettre en avant les réalités des femmes et des enfants en Palestine et au Liban. Carte blanche à Mai Masri Le festival sera inauguré pour l'un de ses documentaires, «Frontiers of Dreams and Fears.» Au menu on peut citer le film palestinien «Recollection» de Kamal Aljafari (2015), «Sempre Punk» de Dominique Caubet (2019), Maroc, «La momie» de Shadi Abdel Salam, Egypte, 1969, le sulfureux «Silence des palais» de la réalisatrice tunisienne Moufida Tlatli (1994), «Al Asfour» de Youssef Chahine (1972) ou encore le documentaire «À Mansourah tu nous a séparés» de la réalisatrice franco- algérienne Dorothée-Myriam Kellou, «Algérie, 2019», mais aussi «143 rue du désert» du réalisateur algérien Hassan Ferhani (2019) ainsi que d'autres films issus, notamment du Liban ou du Soudan. À noter que le film de Dorothé-Myriam Kellou aborde la question de l'impossible retour dans les terres d'origine, à l'instar des Palestiniens. Zoom sur l'Algérie En effet, pendant la guerre d'Algérie, plus de deux millions de personnes ont été déplacées par l'armée française et regroupées dans des camps. Le père de la réalisatrice Dorothée-Myriam Kellou était de ceux-là. Père et fille reviennent ensemble sur les lieux pour un documentaire qui retrace la lourdeur du silence de ces années tues à travers de sublimes plans d'images...Pour sa part, le film de Hassan Ferhani met en scène, en plein désert algérien, dans son relais, une femme appelée Malika. Celle-ci accueille, pour une cigarette, un café ou des oeufs, des routiers, des êtres en errance et des rêves... Au micro du réalisateur, elle se met à raconter son histoire et un peu la notre... Pour rappel, du 22 octobre au 1er novembre, le festival a, par ailleurs, présenté via la plateforme Filmin un autre documentaire célèbre d'une autre cinéaste, «Ceux qui restent» de la Libanaise Eliane Raheb. 2020 marque également l'année de la naissance, sous l'égide du Festival du film arabe et méditerranéen de Catalunya, du festival de courts métrages «Palestine à travers les yeux des femmes». En somme, un festival utile et nécessaire...