Le sursaut libérateur de Novembre 1954 était une étape charnière dans le processus du recouvrement de la souveraineté nationale du pays et de son indépendance. Cet élan révolutionnaire s'est identifié au mouvement de libération international qui faisait bouger les lignes dans les pays qui subissaient le joug colonial des «Empires» qui imposaient leurs lois scélérates dont la sujétion et la domination effrénées constituaient la matrice de leur «oeuvre» macabre et criminelle. L'Algérie n'était pas du reste de ce mouvement libérateur de décolonisation, elle était parmi les forces révolutionnaires qui écrivaient la page de l'Histoire en se démarquant par les armes et l'attachement patriotique à la cause de la libération à travers un combat révolutionnaire d'une rare témérité et de stoïcisme dans la perspective de balayer cette forme d'asservissement et d'esclavagisme moderne qui était le colonialisme. Le 1er Novembre 1954 constitue la ligne de démarcation nette et une rupture sans ambages avec l'ancien monde, un monde fait de brimades, de bastonnades, de domination et massacres contre un peuple spolié de sa terre et de son droit de vivre en paix sa souveraineté et sa liberté. La lutte n'était pas une sinécure et ni une démarche hasardeuse, elle était la quintessence d'un long combat de résistance populaire et aussi un combat politique à travers la cristallisation de la conscience patriotique qui commençait à se faire exprimer à travers le Mouvement national durant les années trente et quarante du siècle écoulé. Résurgence de l'Etat national Le lien qui existe entre Novembre 1954 et Novembre 2020 réside dans la quête d'un consensus national lors de la période du mouvement de libération pour asseoir un Etat souverain et indépendant, quant à Novembre 2020, l'Algérie se veut jalouse de son indépendance et de sa souveraineté. Mais le monde est en train de connaître un «processus» de recolonisation en recourant à des stratagèmes et des subterfuges pour justifier cet esprit «envahissant» d'un néocolonialisme avec une nouvelle terminologie et une formulation «doucereuse», mais le contenu est le même, c'est celui de la dislocation des Etats-nations et les faire plonger dans le chaos au nom de vétilles et d'arguties tendancieuses et fallacieuses dans le but de justifier l'ingérence et l'intervention dans un pays souverain rien que pour s'emparer de ses richesses naturelles et imposer la domination coloniale. L'Algérie, qui s'inspire de sa «doxa» révolutionnaire, à savoir le moment catalyseur de Novembre, ne badine pas avec sa souveraineté et son indépendance. La notion de l'Etat national est intimement liée au processus libérateur de Novembre 1954 comme un référent phare et déterminant dans la constitution de l'entité nationale à travers l'Etat comme incarnation irréversible. Entre Novembre 1954 et Novembre 2020 il y a comme une espèce de dialectique et une relation intrinsèque dont l'Etat national est l'ossature et le viatique à la fois. L'Algérie est en train de s'arrimer avec les nouvelles exigences que connaît le monde actuel, un monde qui fait face à une montée sans précédent de forces visant l'affaiblissement des Etats nationaux, voire leur dislocation même. Le processus de changement que traverse le pays renseigne sur la volonté des forces vives et patriotiques de faire de Novembre un leitmotiv et un référentiel de premier ordre pour cimenter davantage la cohésion et l'unité nationales comme instruments de la consolidation et de la sauvegarde de l'Etat et le renforcement de ces institutions. L'enjeu de la sauvegarde s'impose L'élan du 22 février s'est donné comme objectif saillant et péremptoire de rendre à l'Etat national son aura et son autorité qui ont été blasphémées par une kyrielle de potentats autoproclamés et des oligarques à la solde des forces antinationales, voire impérialistes même. La conjugaison des efforts patriotiques autour des forces vives de la nation pour contrer la menace des forces centrifuges qui se dissimulent derrière des énoncés «identitaristes» et communautaristes dont l'inféodation aux puissances étrangères aux visées néocoloniales est plus que jamais vérifiée et plausible à la fois. Novembre 2020 est un tournant décisif dans l'histoire de l'Etat algérien, un tournant qui actera le processus enclenché en Novembre 1954 dans un objectif précis, à savoir la libération du pays et la mise en place des fondements d'un Etat libre et souverain. La ligne de démarcation reste plus que jamais celle de la défense de la souveraineté nationale et de l'indépendance chèrement acquise. Ceci est une urgence qui s'impose de par les enjeux qui se dressent au pays dans un climat régional et international jalonné par des guerres et des interventions dans des pays souverains en allant jusqu'à les disloquer et les détruire tous azimuts. L'enjeu du référendum d'aujourd'hui se propose comme continuité de l'Etat national et sa pérennité. Au-delà du caractère électoral, le référendum se déroule dans un contexte politique et historique très délicat et sensible au vu de ce qui se trame dans le monde comme plans ourdis par les puissances étrangères frappées par des crises structurelles et supplantées par de nouvelles forces qui émergent et qui s'imposent comme puissances économiques incontournables. L'Algérie doit faire sa mue, une mue qui ne tourne pas le dos à Novembre comme cadre libérateur et continuateur des luttes pour la sauvegarde de la patrie à travers l'Armée nationale populaire digne héritière de l'Armée de Libération nationale. L'Etat national est le seul enjeu dont les forces vives de la nation doivent faire preuve de prudence et de mobilisation pour déjouer tous les plans ourdis visant à réduire l'Algérie en une «suzeraineté» au service des forces cherchant à réhabiliter l'époque de la mainmise et l'hégémonie coloniales. Novembre 2020 doit être un moment de vigilance et de résistance patriotique contre toutes les menaces visant l'affaiblissement, voire la mise en échec de l'Etat-nation. L'étincelle de Novembre doit servir comme guide de tous les patriotes pour déjouer les plans du néocolonialisme et de ses sbires via un front intérieur solide et inébranlable.