C'est un rappel sans frais. «Nous prendrons des mesures sévères si nécessaire, afin de préserver la sécurité de la société en cas de hausse du nombre de contaminations», a affirmé le Premier ministre Abdelaziz Djerad, allusion directe au nombre élevé de contaminations due à la pandémie de Covid-19. S'exprimant en marge du coup d'envoi de l'année scolaire 2020-2021, pour les cycles moyen et secondaire, au niveau de la nouvelle ville de Sidi Abdellah (Alger Ouest), dans un contexte conjoncturel sanitaire dégradé par le Covid-19, le Premier ministre a souligné que devant la recrudescence de la pandémie, le gouvernement n'hésitera pas à sortir l'artillerie lourde. «Le durcissement des mesures anti-Covid pour éviter l'aggravation de la situation endémique n'est pas écarté», a affirmé Abdelaziz Djerad remonté contre la situation épidémologique actuelle, qui accuse et dénonce la société civile d'être la principale cause de cette recrudescence au vu du fléchissement constaté des gestes barrières, du fait que ce sont ces derniers qui avaient contribué à la maîtrise de la situation, et réduire le nombre de cas de contamination par jour. De ce fait, à peine l'habit de «Monsieur déconfinement» ôté, le Premier ministre Abdelaziz Djerad pourrait devoir endossé celui de «Monsieur reconfinement». Les derniers chiffres publiés font craindre une résurgence de l'épidémie en Algérie et émerger la peur d'un retour au confinement, lorsque les pouvoirs publics ont interdit les déplacements au point que le pays s'est en grande partie figé. Face aux alertes des spécialistes, notamment le Conseil scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie, le gouvernement pourrait bien sortir le bâton face aux récalcitrants d'autant qu'il n'est pas exclu de reconduire et d'appliquer rigoureusement les sanctions à l'encontre des contrevenants, afin de redresser rapidement cette situation de relâchement par rapport au respect des gestes barrières. «Le non-respect des procédures de santé par les citoyens est la principale raison de l'augmentation importante et croissante des cas d'infection au coronavirus, il est nécessaire de revenir à la conscience individuelle et collective», a plaidé le Premier ministre. Si rien n'y fait, Abdelaziz Djerad, dans une menace à peine voilée, a laissé entendre que le gouvernement se réserve la possibilité de réinstaurer l'état d'urgence sanitaire et donc la possibilité de reconfiner localement la population, pour éviter une saturation des réanimations hospitalières. «Nous ne pouvons faire le malin avec le virus», a clamé Abdelaziz Djerad, qui a tenu, néanmoins, à rassurer en affirmant que «le retour des élèves aux bancs des établissements éducatifs constituait un retour à la vie qui continue et refuse tout arrêt ou retard». «Notre présence aujourd'hui aux côtés des élèves et des enseignants est l'affirmation de l'accompagnement direct que nous leur apportons pour que cette rentrée soit sereine, réussie et durable jusqu'à la fin de l'année scolaire», a-t-il poursuivi. Cependant, la possibilité d'une réversibilité des mesures doit toujours pouvoir être offerte et l'éventualité d'un reconfinement en urgence doit rester dans les esprits et être anticipée par les pouvoirs publics. L'objectif du gouvernement est de protéger la santé tout en maintenant l'activité économique. Car un confinement généralisé serait pour notre pays une vraie catastrophe économique, mais aussi sociale. Et en l'absence, à brève échéance, de vaccin ou de solution curative, la population demeure vulnérable à une reprise de l'épidémie. Evoquant justement la situation épidémiologique et l'acquisition de vaccin anti-Covid-19, le Premier ministre a souligné la nécessité d'accompagner le personnel soignant qui se retrouve au front de le lutte contre l'épidémie, tout en exhortant les citoyens d'«alléger la pression sur eux», en adhérant au strict respect des mesures de prévention. Concernant le vaccin contre le coronavirus, le Premier ministre a souligné que «plusieurs laboratoires à travers le monde oeuvrent à le mettre en place vers la fin du premier semestre de l'année prochaine». Aussi, a-t-il tenu à rappeler que «l'Algérie assurera, une fois le vaccin disponible, une distribution globale et complète à tous les citoyens, tous âges confondus».