Le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, est depuis, hier, à Alger, dans le cadre d'une visite de travail qui durera deux jours. Des dossiers chauds seront «servis», lors de cette visite: la gestion des flux migratoires, les ressortissants radicalisés en plus des questions économiques. Mais cela n'empêche pas Darmanin et son homologue algérien Beldjoud d'aborder les relations politiques entre les deux pays qui connaissent une réelle dynamique. Entre le président Abdelmadjid Tebboune et son homologue Emmanuel Macron, le courant passe bien. Les deux chefs d'Etat ont eu des concertations sur nombre de questions régionales et internationales à chaque fois que la situation l'exigeait. En témoignent les échanges téléphoniques fréquents entre les deux présidents. Un rapprochement qui a subi un pilonnage incessant de la part de groupuscules extérieurs qui voient d'un mauvais oeil le rapprochement entre Alger et paris. Ces lobbys ont été d'ailleurs publiquement dénoncés par le président Abdelmadjid Tebboune. À ces contacts de haut niveau fréquents, s'ajoute une volonté affichée au niveau gouvernemental, notamment par la concrétisation d'échéances importantes telles que la 6ème session du Comité mixte économique algéro-français tenue à Alger, le 12 mars 2020. Cette instance qui s'est réunie, pour la première fois le 26 novembre 2013, témoigne, si besoin, de la volonté des deux pays de maintenir des liens permanents. Cela étant, la visite de Darmanin à Alger intervient dans un contexte sanitaire et sécuritaire explosifs. Au plan sanitaire, l'épidémie de coronavirus en France bondit avec 60 486 nouveaux cas et 398 nouveaux décès en 24 h dans les hôpitaux. La situation épidémiologique est jugée de «grave», la deuxième vague se propage rapidement et le bilan des décès enregistre des records depuis 5 jours. Pour la première fois dans leur histoire, les Français risquent de passer Noël confinés. À Alger la situation n'est pas reluisante. Les autorités sanitaires tirent la sonnette d'alarme, alors que le gouvernement promet de sévir face à ceux qui n'observent pas scrupuleusement le protocole sanitaire. Au plan sécuritaire, la France fait face à un cycle de violences terroristes depuis quelques semaines. Le 16 octobre dernier, un enseignant est décapité par un présumé terroriste de nationalité russe. Le 29 du même mois, un Tunisien tue 3 personnes et en blesse plusieurs autres dans la basilique Notre-Dame de l'Assomption de Nice, avant d'être arrêté par la police. Ces dossiers seront passés en revue par le ministre français de l'Intérieur avec ses homologues algériens lors de cette visite qui, faut-il le souligner, marque un nouveau départ dans les relations entre les deux pays. Enfin, ce déplacement à Alger a une signification spéciale pour le ministre français de l'Intérieur. Petit-fils d'un Algérien, Gérald Darmanin repartira sur les traces de ses aïeux en leur rendant visite dans le village de son grand-père à Mostaganem.