Le ministre de l'Intérieur français, Gérald Darmanin, était en visite de deux jours à Alger, pour mettre en avant la coopération « continue » entre l'Algérie et la France notamment dans la lutte antiterroriste. «Le président de la République française est très attaché à la relation entre la France et l'Algérie, entre nos deux Etats et nos deux peuples. Je suis venu redire au ministre de l'Intérieur (algérien) la parfaite collaboration de la France sur tous les sujets qui concerneront nos deux ministères », a déclaré Gérald Darmanin au terme de ses entretiens avec le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Kamel Beldjoud. Le ministre français a indiqué avoir également évoqué la lutte contre l'émigration clandestine et la coopération en matière de sécurité. « Nous avons évoqué les grands sujets qui concernent la grande puissance algérienne, ici, en Méditerranée, notamment la question libyenne, la question de l'émigration clandestine que l'Algérie subit et à laquelle nous devons répondre, car nous avons des mouvements de populations tout au long de cet espace que nous avons en partages, a-t-il dit. Pour sa part, M. Beldjoud a évoqué des « visions étaient convergentes sur tous les sujets que nous avions abordés ». Il a indiqué avoir évoqué, avec son homologue, les relations bilatérales « distinguées » et les voies et moyens de les améliorer, ajoutant avoir abordé les questions de l'émigration clandestine, mais également la protection civile, la formation professionnelle et l'échange entre les différentes structures des deux départements ministériels. Le ministre français de l'Intérieur a été ensuite reçu par le Premier ministre, M. Abdelaziz Djerad. Les échanges qui se sont déroulés au Palais du gouvernement, ont porté sur « les relations bilatérales et les voies et moyens de leur renforcement et diversification », précise un communiqué du Premier ministère. La visite de Darmanin intervient dans le cadre d'une tournée centrée sur la lutte antiterroriste et l'immigration clandestine, après des attentats qui ont frappé la France. Il est arrivé à Alger le samedi en fin d'après-midi, après avoir visité Rome et Tunis vendredi et Malte samedi. Prévue de longue date, la tournée de M. Darmanin a pris un tour nouveau avec l'attentat qui a fait trois morts dans la basilique de Nice (sud-est de la France) fin octobre. L'auteur présumé, Brahim Aouissaoui, grièvement blessé lors de son interpellation, est un Tunisien de 21 ans fraîchement arrivé en Europe et en situation irrégulière. Comme en Tunisie, M. Darmanin devait présenter à son homologue une liste de ressortissants algériens en situation irrégulière et soupçonnés de radicalisation que la France souhaite expulser. Selon M. Darmanin, la France compte 231 étrangers en situation irrégulière suivis pour «radicalisation» qu'elle souhaite expulser. Il est à rappeler qu'en matière de lutte antiterroriste, le ministère de la Défense nationale a récemment dénoncé la libération à la mi-octobre de 200 prisonniers membres de groupes terroristes dans la région du Sahel, en échange de quatre otages, dont l'humanitaire française Sophie Pétronin, négociée par le pouvoir malien avec un groupe jihadiste, et le paiement d'une «rançon conséquente». La France a démenti avoir été impliquée dans les négociations et avoir payé une rançon.